Des fidèles catholiques ont célébré, ce lundi 15 août 2022, la solennité de l’Assomption au pied du Sanctuaire marial, Notre Dame de Yagma. Chapelets, prières et adoration ont marqué ce moment de rassemblement. Il a été l’occasion pour les pères, évêques et les fidèles de prier pour paix au Burkina Faso et de le consacrer au « cœur immaculé de Marie ».
Ils ont été en effet, des milliers de pèlerins, venus de 17 diocèses du Burkina et du Niger pour implorer « la miséricorde de Dieu pour chaque famille et pour le Burkina par l’intercession de la Vierge Marie ». Dans son homélie, Philippe Cardinal Ouédraogo, Evêque métropolitain de Ouagadougou, a soutenu que la famille constitue, « l’avenir de l’Eglise et de l’humanité ».
Dans ce sens, il a invité les fidèles à en prendre soin, un grand soin, et la défendre. « Ne permettez pas que la famille soit polluée par les poisons de l’égoïsme, de l’individualisme, de la culture de l’indifférence, de la mort (avortement, euthanasie…). Cultivez plutôt l’hospitalité et l’esprit de service et de pardon », a-t-il prêché.

Pour Mgr Ouédraogo, la paix tant recherchée par le Burkina doit découler de l’amour en famille, qui pourra ensuite être partagé. « Vous tous, époux, en formant votre famille, avec la grâce du Christ, vous avez fait ce choix courageux de ne pas utiliser votre liberté pour vous-mêmes, mais pour aimer les personnes que Dieu a mises à côté de vous. Au lieu de vivre comme des ‘‘ilots’’, vous vous êtes mis ‘‘au service les uns des autres’’, c’est ainsi que la liberté se vit en famille !… La famille est le lieu de la rencontre, du partage, de la sortie de soi pour accueillir l’autre et lui être proche. Elle est le premier lieu où l’on apprend à aimer » (cf, Pape François, Xe Rencontre mondiale des Familles, 25 juin 2022).
L’usage politique des religions crée des malheurs…
Le thème proposé pour le pèlerinage de l’Assomption 2022 est « Avec Saint Joseph et Marie, prions pour la paix dans nos familles et notre pays ». Philippe Cardinal Ouédraogo, toujours dans son homélie explique que, « les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang ». « Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé, à certaines phases de l’histoire, de l’influence du sentiment religieux sur les cœurs des hommes pour les conduire à accomplir ce qui n’a rien à voir avec la vérité de la religion, à des fins politiques et économiques mondaines et aveugles », a argumenté le Cardinal.

Dans cette perspective, l’évêque métropolitain de Ouagadougou, incite à mettre tout en œuvre pour « abattre les murs de haine, d’hostilité, d’incompréhension, d’extrémisme, de violence et de construire des ponts de compréhension, de respect mutuel, de tolérance, de fraternité et d’amour ». Par ailleurs, Philippe Cardinal Ouédraogo a sollicité un effort de solidarité des fidèles catholiques pour les nécessiteux notamment pour les Personnes déplacées internes (PDI). Une quête a été spécialement faite dans ce sens. Il convient de préciser que cette année, l’Assomption est placée sous le triple signe de la Solennité de l’Assomption, de la clôture de l’Année de la Famille et de Saint Joseph, et enfin de la prière pour la paix.
Mathias Kam
Minute.bf