« J’appelle à la barre le Général Gilbert Diendéré » s’exclame Hurbin Méda, le juge chargé du dossier Thomas Sankara ce 09 novembre 2021 pour la suite du procès. Dans le box des accusés, le Général se lève, élancé dans sa ténue treillis communément appelée ténue léopard et son béret rouge, il s’avance avec plusieurs cartables et des documents en main. Face au juge, il se met au garde-à-vous avant de s’arrêter devant le parloir pour répondre aux questions.
Le juge lui cite l’ensemble des chefs d’accusation qui pèsent sur lui à savoir: complicité d’assassinat, attentat à la sûreté de l’Etat, recel de cadavres, subornation de témoins.
« Vous reconnaissez les faits »? lui demande le juge
« M. le président, pour l’ensemble de ces 4 chefs d’accusation, je plaide non coupable », a-t-il répondu dans un ton calme.
« Vous plaidez non coupable »? lui demande encore le juge.
« Exactement! « , lache-t-il.
Le juge lui demande alors d’expliquer les faits.
Prenant la parole encore dans un calme dont lui seul a le secret, il salue un à un les parties, à savoir les juges, le parquet militaire, la partie civile, la défense et l’assemblée. « Avant de commencer, je voudrais m’incliner devant la mémoire des illustres disparus », dit-il. Il a ainsi salué la mémoire des disparus et montré sa compassion à l’égard de la famille de Sankara et tous ceux qui voient en lui « un idole », avant de commencer:
Le 15 octobre 1987, j’avais une réunion avec les éléments de sécurité. La réunion s’est terminée vers 13h, je suis rentré chez moi, me restaurer. Je suis revenu au Conseil. Il était 15h30, presque l’heure du sport. Je suis allé à la villa Togo changer ma tenue. C’est quand j’étais au sport que j’ai entendu les coups de feu. En bon militaire, je suis revenu en prenant le soin de ne pas passer par le même chemin que j’ai prix pour aller au sport.
Je suis donc revenu en passant par la permanence non loin de la villa Togo. J’ai croisé quelques militaires pour savoir ce qui se passait. Ils m’ont indiqué où ça tirait. C’était à quelques 120 m de notre lieu au niveau du secrétariat. J’ai essayé d’aller voir en prenant le soin d’éviter les balles. J’ai trouvé deux soldats à l’arrière du secrétariat, Nsoni Nabié et Arzouma Ouédraogo dit Otis. Je voyais aussi des corps. Je leur ai demandé ce qui se passe. Ils m’ont dit qu’eux, ils ont appris que le président Sankara voulait arrêter Blaise Compaoré donc en tant que soldats, ils ont pris leurs responsabilités pour protéger leur chef. Je leur ai demandé où était Blaise. Ils m’ont dit qu’il était à la maison. Je leur ai demandé, s’il était au courant de ce qu’ils ont fait ici. Ils m’ont dit qu’il s’en foutent « , Voilà in extenso, l’alibi de Gilbert Diendéré sur les faits d’assassinat contre Thomas Sankara dont vous a relaté www.minute.bf.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf
Eh,la justice démocratique hein! Vraiment si on filmait ce procès je pense qu’on pourrait remporter l’étalon d’or de Yennega au prochain Fespaco.
Merci de nous restituer de façon fidèle et professionnelle l’information sur l’actualité internationale et nationale