Sous l’impulsion du Centre international mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), un panel a été organisé ce jeudi 03 novembre 2022 au site du Mémorial Thomas Sankara, pour passer en revue le Discours d’Orientation politique (DOP). Cette idée, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative « A la découverte de la Révolution démocratique et populaire (RDP) », avait pour fil conducteur l’incitation des jeunes aux bonnes œuvres du père de la Révolution burkinabè.
Le Discours d’orientation politique (DOP) a été prononcé par le président du Conseil national de la révolution (CNR), le Capitaine Thomas Sankara, deux mois après sa prise du pouvoir, soit le 02 octobre 1983 à Tenkodogo. C’était une adresse de 02 heures dirigée à l’endroit des masses populaires voltaïques de l’époque.
Dans ce discours, Thomas Sankara a décliné les lignes directrices du CNR en matière de vision pour le Burkina Faso. Le DOP était la boussole du régime CNR.
L’administration, fer de lance de la Révolution d’août 1983
Expert en stratégie territoriale, Kalifara Séré a exposé sur l’administration et l’organisation du territoire sous le CNR entre 1983 et 1987. Selon lui, c’est l’administration qui a servi à asseoir le pouvoir du CNR de Thomas Sankara. Cette administration sous la Révolution, a surtout, à l’en croire, servi en devenant une sorte « de chantier à bâtir le socle d’un État nouveau dans lequel l’administration s’est rapprochée des administrés ». Cela veut dire, poursuit-il, que l’administration s’est mise résolument au service de l’administré. « C’est une démarche à la fois philosophique, conceptuelle et technico-administrative très particulière qui aurait dû continuer, même sans la révolution, car les éléments du principe directeur et les éléments de valeurs cultiver sous la révolution aurait pu servir jusqu’à nos jours. Cela aurait permis un certain nombre de choses », se convainc Kalifara Séré.
Pour lui, l’administration, aujourd’hui, est presque, devenue « synonyme d’inertie, antinomie du peuple ». Cela, parce que tout simplement, « on n’a pas suivi la ligne tracée par Thomas Sankara », a justifié M. Séré.
Pourtant, sous le CNR, cette même administration a été un modèle d’organisation, qu’on aurait pu affecter à la vie politique, économique et sociale, poursuit Kalifara Séré. Et pour barrer la route à la corruption et redonner de la lumière à l’administration, l’expert en stratégie territoriale, suggère « la création des Comités d’éthique, l’équivalent des CDR sous la Révolution », qui vont servir de veille dans la gestion de la chose publique.
Rappelons que ce panel se tenait sous le thème principal : « Le Discours d’Orientation politique du CNR et les fondements d’un développement endogène : paysannerie, administration et organisation du territoire ».
Mathias Kam
Minute.bf