jeudi 27 mars 2025
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A la barre : Un gérant de club PMUB poignardé par un client

A.Z., 38 ans, boucher de profession, poursuivi pour coups et blessures volontaires sur D.M. a comparu pour son jugement par le Tribunal de grande instance Ouaga 1, le mardi 11 février 2025. D.M. a échappé de justesse à la mort, si le couteau de D.M. avait atteint sa gorge !

C’est une histoire de jeux du hasard qui a failli tourner au drame. Nous sommes au 16 décembre 2024. Le prévenu A.Z., à son habitude, se rend dans un kiosque de la place à Ouagadougou pour jouer au PMU’B, la loterie nationale. Y étant pour son pari, le prévenu se trouve confronté à un problème de monnaie, n’ayant que 100 F CFA comme pièces sur lui, pour un pari de 300 F CFA. Il demande alors à « son frère » de lui prêter 200 F CFA pour compléter. Ce frère s’exécute afin que son aîné joue au jeu. Le pari de 300 F CFA est effectué. Sauf qu’il s’agit d’un pari à perte. Le pari de A.Z. n’a pas été gagnant. Il a perdu les 300 F CFA et s’en est pris au gérant du lieu D.M. « Après le pari, je n’ai rien compris au résultat et j’ai demandé qu’il (D.M., ndlr) me rembourse mes 300 F CFA. Il m’a dit que je l’emmerde », a expliqué A.Z. à la barre. C’est de là qu’est parti une violente dispute entre le prévenu A.Z. et la victime D.M.

« C’était au petit kiosque. On s’est bagarré. Et il m’a terrassé. Les gens sont venus nous séparer », a expliqué le prévenu Z.A. « Un autre jour, on s’est vu et je lui ai réclamé mes 300 F CFA et il m’a porté la main. Je tenais un enfant dans mes bras. Je suis allé déposer l’enfant chez sa grand-mère. Profitant de l’inattention de cette dernière, j’ai pris un couteau et je suis retourné au lieu de PMU’B. Je lui ai encore demandé mes 300 F CFA. Il m’a terrassé et j’ai sorti le couteau pour le poignarder », a-t-il poursuivi dans sa narration des faits, plaidant au passage « coupable ».

La victime D.M. invitée à la barre a expliqué qu’il ne devait pas au prévenu. Selon ses dires, le pari du prévenu a échoué. Et dans ce genre de cas, le remboursement est impossible. « C’est ainsi que dans les discussions, il m’a insulté. Il m’a donné un coup-de-poing. Je l’ai alors attrapé et dans les échanges, il a sorti un couteau pour me blesser au coude par deux coups. Ensuite, il a tenté de me poignarder la poitrine et c’est en ce moment que les gens sont venus nous séparer. Après, j’ai été conduit à l’hôpital et la Gendarmerie est venue l’arrêter », a expliqué la victime. Ce dernier a produit un certificat médical attestant 30 jours d’incapacité de travail.

« Je reconnais l’avoir poignardé. Je demande pardon », s’est confondu le prévenu A.Z. lorsque la chambre lui demande : « admettons qu’il vous devait 300 F CFA. Vous pensez que c’est comme cela qu’il faut réclamer ? ». « Non. C’était une erreur Monsieur le président », a répondu le prévenu. « Il vous a terrassé à mains nues, pourquoi vous ne pouvez pas vous défendre à mains nues ? », a questionné le Procureur au prévenu. « Je demande pardon », a-t-il répliqué.

La victime D.M. constituée partie civile a réclamé un dédommagement à hauteur de 250 000 F CFA pour les frais d’ordonnances. Cependant, n’ayant pas reversé au dossier lesdites ordonnances, il lui a été demandé de les apporter séance tenante après les débats.

Dans ses réquisitions, le parquet, a précisé que les faits de coups et blessures volontaires, sont punis par l’article 512-1 du code de procédure pénale. Selon la partie poursuivante, l’infraction est constituée et le prévenu lui-même les reconnaît. Pour le ministère public, il y a lieu de maintenir A.Z. dans les liens de la prévention même s’il comparaît pour la première fois, car les « faits sont extrêmement graves ». Le Procureur a requis que le prévenu A.Z. soit déclaré coupable et condamné à 24 mois de prison, dont 12 mois ferme et 3 millions de F CFA d’amende. Aussi, le procureur a demandé la confiscation du scellé, c’est-à-dire le couteau.

Le prévenu en dernier ressort a demandé pardon au Tribunal.

Les juges en attente des ordonnances de la victime et, pour une bonne administration, de la justice ont renvoyé le verdict pour au 19 février 2025.

Lire aussi : A la barre : Un directeur d’école condamné à 05 ans de prison pour avoir eu des relations sexuelles avec son élève de 12 ans

Mathias Kam
Minute.bf

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