vendredi 22 août 2025
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À la barre : Dans un « dur goumin », il décide d’incendier le domicile de son ex-copine

N.R., âgé de 31 ans a comparu devant les juges du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1 pour répondre des accusations portées contre lui. C’était le mercredi 21 février 2024. Il lui est reproché la destruction de biens immobiliers appartenant à autrui et l’exposition de la vie d’autrui à la mort. En l’espèce, il a mis le feu à la concession de sa copine après une dispute.

Nous sommes en novembre 2023 quand les faits se sont produits au quartier Nonsin de Ouagadougou. Bien avant ce drame « évité de peu sans perte en vue humaine », N.R et B.I « croquaient » l’amour. Tout allait bien. Selon les déclarations du prévenu N.R, tout a basculé après que sa copine lui a annoncé qu’elle a perdu la grossesse qu’elle portait de lui. « Ma famille n’était pas d’accord car elle ne voulait pas d’un enfant avant le mariage. Mes parents ont décidé de célébrer le mariage après l’accouchement de la fille, car ils disent qu’il ne peut pas y avoir de mariage pendant la grossesse. Une décision que ma copine n’a pas appréciée. Donc il n’y avait pas d’entente entre elle et ma famille », a-t-il introduit à la barre.

Ainsi, à l’entendre, cette méfiance de part et d’autre à conduit la fille à aller chez elle en famille. « Dans le mois de février, elle a fait un statut sur les réseaux sociaux où elle a exposé de l’alcool. Elle m’a dit que c’est pour elle. Je lui ai dit qu’une femme enceinte ne doit pas consommer ces boissons au risque d’avoir des problèmes après. Le lendemain elle m’a informé qu’elle s’est levée tout le lit était tâché de sang et qu’elle avait perdu la grossesse. Je lui ai rappelé que je lui avais dit de ne pas consommer de l’alcool et voilà qu’elle a perdu la grossesse. Elle m’a demandé pardon mais je n’ai pas répondu. Le soir j’ai informé mon vieux que ma copine a fait une fausse couche. Il m’a répondu que tout est avec moi car lui ne peut pas décider à ma place. Deux jours après, soit le 14 février, c’était son anniversaire. Elle est rentrée au village et est allée dans les maquis pour faire le show. Elle a même publié ses sorties sur les réseaux sociaux. Je lui ai demandé si la grossesse qui est gâtée ne lui fait pas mal. Elle ne m’a pas répondu », a-t-il exposé. C’est donc au retour de cette dernière, et après une dispute entre les deux, que le prévenu aurait décidé de mettre le feu à la maison en location de B.I., incendiant ainsi tous ses effets.

Cette version des faits est rejetée par la victime. Selon B.I, la bagarre qui existe entre elle et la famille du prévenu est liée à son travail. « Sa maman dit que je travaille dans un maquis, que je suis une fille de joie et donc je ne peux pas entrer dans sa maison. C’est la bagarre comme ça et non une question de grossesse », a-t-elle confié, pour sa part, à la barre. « Pour éviter les discours, poursuit-elle, une nuit, alors que je vivais avec eux tous en famille, j’ai cherché mon argent pour aller prendre une maison en location. Il est venu habiter avec moi ; nous avons vécu 3 mois ensemble dans la maison. Je lui ai avoué que je ne peux pas suivre un monsieur dont les parents me jettent. Je lui ai dit d’aller demander pardon à ses parents pour qu’on soit ensemble. A cause de ses parents, j’ai laissé le maquis et j’ai trouvé un restaurant pour travailler. Un soir, il est venu et on s’est disputé. Je suis sortie pour le laisser à la maison. C’est là qu’il a aspergé mes affaires avec de l’essence avant de mettre le feu dans la maison. C’est le voisin qui m’a informée ».

Rappelé à la barre, le prévenu dans sa défense, a soutenu que son ex-copine ne le respectait plus au point qu’elle revenait même souvent à la maison avec un homme. « Elle m’a même insulté que j’étais un vaurien et m’a demandé de reprendre ma maison. Ce jour-là j’avais bu l’alcool et, pis, j’étais aussi énervé. J’ai rassemblé tous ses effets (habits, chaussures, matelas, assiettes, etc.) dans la chambre pour brûler, dans le célibatorium », a-t-il avoué.

La victime a demandé un dédommagement de 998 000 FCFA, si le prévenu venait à être déclaré coupable.

Le procureur dans son intervention, a requis que N.R. soit déclaré coupable des faits de destruction de biens et de mise en danger de la vie d’autrui. En répression, qu’il soit condamné à une peine d’emprisonnement de 18 mois dont 6 ferme et au paiement d’une amende de 500 000 FCFA assortie de sursis.

Les juges du Tribunal ont renvoyé le délibéré de ce dossier au 28 février 2024.

NB : « Dur goumin » peut être défini comme une grande déception amoureuse

Mathias Kam
Minute.bf

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