SANK BUSINESS voit grand. Un peu plus de deux années après la naissance de start-up SANK PAY devenue SANK MONEY, l’entreprise, face à la presse a fait le point de sa situation actuelle, les difficultés rencontrées notamment avec la multinationale Orange et ses ambitions de s’imposer au-delà des frontières du Burkina Faso.
En janvier 2021, SANK PAY bousculait le monde du mobile transfert au Burkina Faso. La start-up portée par les Burkinabè, Dramane Kiendrébéogo et Jules Kader Kaboré proposait des transferts d’argent gratuit avec une facturation de seulement 1% sur les retraits. Concrètement, Pour transférer 5 000 F CFA, le client le fait gratuitement et se verra facturer à 50 F CFA pour le retrait de la même somme. Cela a suscité énormément d’engouement au sein des populations qui ne cachaient pas leur fierté à consommer une solution locale surtout à coût abordable.
De nos jours, SANK PAY a grandi, à la satisfaction de son Directeur général de SANK Business, Dramane Kiendrébéogo, qui reste conscient des implications de cette donne. « Lorsqu’une entreprise prend de l’ampleur, les charges deviennent énormes, en ressources financières, humaines et matérielles », dira-t-il, pour souligner la nécessité pour son entreprise de s’ouvrir à des actionnaires.
Concrètement, SANK BUSINESS dit avoir connu en janvier 2023, « l’arrivée dans son capital d’autres jeunes chefs d’entreprise qui ont décidé de prendre le risque et de travailler (…) pour une société de transfert d’argent Made in Burkina, Made in Africa ». M. Kiendrébéogo a notamment fait cas d’un opérateur économique burkinabè qui « a fait ses preuves au Burkina et même en Côte d’Ivoire ».

Cela prouve de combien SANK BUSINESS voit encore plus grand. « Aujourd’hui SANK BUSINESS est en plein toilettage techniquement et administrativement avec déjà des brilles de communication sous l’appellation ‘SANK MONEY, le transfert d’argent du peuple’ », a dévoilé l’actionnaire majoritaire, Sada Zougmoré.
A ce propos, le DG Dramane Kiendrebéogo est revenu sur le changement de couleurs avec le violet remplacé par le rouge, et du logo où apparait une carte de l’Afrique. « L’objectif actuel, c’est d’aller au-délà du Burkina Faso », a-t-il clairement affiché.
SANK MONEY pour un transfert d’argent sans connexion
La start-up burkinabè veut innover en s’adaptant aux besoins de sa clientèle, en mettent notamment sur le marché une nouvelles application. Conscient que la connexion internet n’est pas disponible dans toutes les parties du Burkina Faso et prenant également en compte sa qualité, SANK MONEY veut mettre sur le marché « une nouvelle application [qui] fonctionnera sans internet ».

Pour ce faire, Dramane Kiendrebéogo et ses camarades ont besoin d’un service Unstructured Supplementary Service Data (USSD), « un système global de communication mobile qui permet d’envoyer des messages textes sans avoir besoin de connexion internet ». Mais qu’est-ce qui bloque ?
Orange Burkina ferait-il partie « des mains invisibles » qui tentent d’étouffer SANK MONEY ?
Des explications de M. Zougmoré, le 18 avril 2023, SANK MONEY a obtenu de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes (ARCEP) l’autorisation pour l’utilisation du service USSD. Sauf que, citant une directive de l’ARCEP, il a soutenu que « l’implémentation dudit service doit être fait par Orange Burkina ».
Mais depuis le 20 avril que les conférenciers disent avoir sollicité Orange Burkina pour l’obtention de l’USSD, ils regrettent n’avoir pas eu gain de cause. M. Zougmoré a confié s’être rendu presque chaque jour au siège de ladite téléphonie mobile pour comprendre la situation, avec à chaque fois de vaines promesses. « Tout porte à croire que des mains invisibles tenteraient d’étouffer la start-up SANK MONEY, malgré l’autorisation de l’ARCEP, chargée d’arbitrer le monde des télécommunications et son secteur de transfert d’argent », en déduit M. Zougmoré.
Sur ce, tout en promettant du nouveau les jours à venir, le DG de l’entreprise a lancé cet appel : « les entreprises locales, il faut qu’elles soient protégées par les autorités burkinabè. Il y a la concurrence mais il y a aussi la concurrence déloyale ».
Franck Michaël KOLA
Minute.bf






