Les Burkinabè ont appris mercredi dans une note des patrons de boulangeries que les boulangeries seront fermées à compter du mercredi 25 mai à minuit. Ce matin du jeudi 26 mai 2022, une équipe de www.minute.bf a fait le constat dans certaines boulangeries de la ville de Ouagadougou. Ce que l’on peut dire c’est que la majorité des boulangeries que nous avons pu visiter ont respecté le mot d’ordre de fermeture sauf majoritairement les boulangeries Wend-Konta.
« La Ligue des jeunes promoteurs de boulangeries et pâtisseries du Burkina (JPBPB) et la Fédération burkinabè des patrons de boulangeries, pâtisseries et confiseries (FBPBPC) ont décidé de la fermeture de toutes les boulangeries à compter de ce soir 25 mai 2022 à minuit sur toute l’étendue du territoire », avaient annoncé les patrons de boulangeries.
Cette mesure, selon nos constats en quittant le quartier Dassasgho en passant par la Patte d’Oie jusqu’au quartier Cissin, a été respectée par certaines boulangeries rencontrées par l’équipe de www.minute.bf.
La boulangerie Top pain, Boulangerie d’or et Four mixte sont restées fermées, selon le constat de www.minute.bf. Sauf la boulangerie Wend-Konta qui était ouverte à notre passage. Cette boulangerie a continué la commercialisation et la vente du pain au prix de 150 FCFA. Nos tentatives d’arracher un mot aux distributeurs de cette boulangerie sont restées vaines. Cependant, notre dernière visite dans l’une des boulangeries Wend-konta située au quartier Cissin de Ouagadougou nous a permis de constater que celle-ci était en rupture de stock. C’est en tout cas ce que nous a fait savoir un client. « Le pain est fini », nous a lancé ce client qui était venu s’approvisionner.
Une rencontre d’urgence entre le Premier ministre Albert Ouédraogo et les patrons de boulangeries se tient ce jeudi 26 mai pour trouver une solution à cette « guerre de pain ». Chose qui doit , selon Adama Belém, un consommateur, « impérativement aboutir à un compromis » au risque de voir de nombreuses personnes être sans emploi. « Il y a deux solutions que moi je vois. Soit l’État subventionne le prix de la farine pour permettre à ces boulangeries de tenir sur un certain temps, soit l’État décide d’augmenter tous les salaires de 10 à 20%, vu la vie chère, car il n’y a pas seulement le pain que les Burkinabè consomment ! », propose ce dernier.
Tout comme M. Belém, Damien Gansonré pense que la crise peut être désamorcée par une subvention de l’État. « Eux (le gouvernement, ndlr) ne peuvent pas dire à ces boulangeries là de serrer la ceinture pendant qu’eux augmentent leur salaire sous prétexte de la vie chère. La seule solution c’est de subventionner le prix du blé qui a effectivement connu une très grande hausse. Mais, il (le Gouvernement, ndlr) doit savoir aussi que les travailleurs vont tôt ou tard réclamer que les salaires soient revus à la hausse », prévient M. Gansonré.
Pour précision, le prix de la baguette de pain est le principal problème qui oppose le Gouvernement aux patrons de boulangeries. Ces derniers veulent conformément à l’augmentation du prix de la farine de blé, hausser le prix du pain de 150 FCFA à 200 FCFA. Mais le gouvernement à l’issue du conseil des ministres du 25 mai 2022 a indiqué que le prix du pain doit être discuté afin de trouver un compromis qui va permettre de ne pas trop léser les consommateurs.
Mathias Kam
Minute.bf
