mardi 21 octobre 2025
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15-Mai : Les autochtones de Bissighin honorent les rites ancestraux en quête de paix

À l’occasion de la Journée des Coutumes et Traditions, célébrée chaque 15 mai, les autochtones de Bissighin, dans la commune de Saaba, ont imploré les ancêtres pour la cohésion nationale et la paix. Au rythme des tambours et sous le regard bienveillant des ancêtres, des libations, des invocations et des sacrifices ont marqué cette journée dédiée à la préservation des valeurs traditionnelles. Dans un contexte où le Burkina Faso lutte contre l’insécurité, ces rites visaient aussi à implorer les mânes des ancêtres pour la paix et l’unité.

Tôt le matin de ce jeudi 15 mai 2025, la cour royale du Bissighin Naaba a été envahie de monde. Les sages du village, vêtus de tuniques traditionnelles, sont venus se recueillir auprès du Naaba Kaongo, chef de Bissighin, pour les salutations d’usage, comme il est de coutume en pays moaga.

Les habitants ont fait des sacrifices

Après ces salamalecs traditionnels, les autochtones ont procédé aux sacrifices rituels pour leurs divers vœux et intentions auprès des mânes des ancêtres. Selon le Naaba Kaongo, ces rites visent à implorer les ancêtres pour « protéger les familles, guider les dirigeants et ramener la sérénité sur toute la terre burkinabè ». Naaba Kaongo a lui-même assisté aux libations auprès du sacrificateur. Ce dernier a versé de l’eau et de la bière de mil en symbole de lien entre le visible et l’invisible et enfin aux sacrificesy de poulets.

À en croire Naaba Kaongo, les coutumes africaines ne sont pas des reliques du passé. Elles sont, soutient-il, le ciment qui unit les vivants, les morts et ceux à naître. « Aujourd’hui, certains veulent nous diviser par la violence, mais rappelons-nous : un peuple qui honore ses ancêtres trouve en eux la force de surmonter ses divisions. La paix ne viendra pas des armes seules, mais des cœurs reconnectés à leur héritage », a-t-il insisté.

Naaba Kaongo annonçant les vœux demandés pendant le rituel

Le chef, entouré de ses sujets, a insisté sur la tolérance. Pour lui, que l’on soit musulman, chrétien ou adepte des traditions, nous devons nous tendre la main. Cette journée, assure-t-il, n’est pas celle des “animistes”, mais celle de tous les Burkinabè qui reconnaissent que les ancêtres ont bâti ce pays sur le dialogue et le respect.

Instituée par le gouvernement burkinabè le 6 mars 2024, la Journée des Coutumes et Traditions vise à affirmer la laïcité de l’État tout en offrant un cadre officiel aux religions traditionnelles. À Bissighin, l’événement a rassemblé jeunes et anciens, signe d’une transmission intergénérationnelle saluée par les participants.

Voir ici le rituel complet ⤵️

Précisons qu’une conférence publique sur le thème de la cohésion sociale et du vivre-ensemble a été animée dans la cour du chef de Bissighin au profit des populations.

Lire aussi : Journée des Coutumes et Traditions : Le message du Président Ibrahim Traoré

Mathias Kam
Minute.bf

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