En marge de la commémoration de la 164e journée de la femme, une équipe de Minute.Bf est allée à la rencontre des « femmes jardinières » de Boulmiougou. Ces femmes battantes doivent leur survie aux petites activités. L’objectif de cette rencontre est de s’imprégner de leur manière de vivre en cette journée consacrée à la femme.
Il est 10h ce 8 mars dans le jardin communément appelé « Baongo de Boulmiougou », dans la capitale Ouagadougou. Salade bien verte par-ci, et autres légumes tels que les choux, le persil, le céleri par-là, sont entre autres les produits maraîchers cultivés dans ce jardin. Un vent frais parcourt de fond en comble le jardin tout en caressant les uns et les autres en plein travail.

Assises sous un caïceldra à l’extrême gauche du jardin, les jardinières nous font part de leur commémoration de la journée internationale de la femme.
Maïmouna Ilboudo, l’une des femmes présente ce jour, explique qu’elles ne sont pas concernées par cette fête. « Nous n’avons jamais été invitées, nous n’avons jamais reçues de l’aide et en plus nous n’avons même pas les moyens de nous procurer le pagne à cause de nos maigres ressources financières », regrette-t-elle.
« Le jour du 8-Mars, nous sommes présentes ici dans le jardin en train d’arroser nos cultures comme d’habitude avant de nous retrouver sous le caïceldra pour papoter un peu avant de rejoindre nos familles dans la soirée. Si toutefois on a de la clientèle ce jour, on vend nos salades et autres », explique Awa, une autre jardinière.
Cris de coeur !
Ces femmes pensent que le plus important pour elles ce n’est pas la commémoration de la fête mais de plutôt bénéficier d’une aide et d’un soutien afin de venir à bout de leurs difficultés. « Nous avons beaucoup de difficultés à savoir le problème d’eau, le matériel et le marché. Notre plus grand souhait c’est de pouvoir bénéficier d’un forage pour nous aider ainsi que le matériel de travail, ce qui devrait faciliter nos activités », soutient Maïmouna Ilboudo, doyenne du groupe.

« Nous demandons à l’État et particulièrement au ministère de la femme de se souvenir aussi de nous car nous sommes aussi des femmes. Nous apprenons par la radio que des femmes bénéficient d’aide et même de forages dans certains villages pour faciliter leur travail. C’est juste ce que nous demandons aussi. Si d’ici le 8-mars prochain, nous avons cette aide, nous pourrons dire que notre fête s’est bien passée », souhaite Martine, arrosoir en main.
« Nous souffrons vraiment, même avec la maladie à coronavirus, nous avons été complètement oubliées. Nous avons appris que des vivres ont été distribués pour aider les femmes qui vendent dans les marchés, mais nous, comme nous sommes oubliées, nous n’avons pas pu bénéficier de cette aide », a déploré M’ma Denise.
Ces femmes d’une même voix demandent aux autorités de se pencher sur leur cas en les aidant avec un forage et des formations afin de leur permettre de mieux subvenir à leurs besoins.
Mireille Sandrine Bado
Minute.bf