Le 37e Sommet de l’Union africaine (UA) s’est tenu le week-end du 17 février au 18 février 2024 à Addis Abeba en Ethiopie. Pour l’occasion et dans un entretien accordé à TV5 Monde, José Maria Neves, président du Cap-Vert a invité l’organisation panafricaine à plus d’actions.
Des dires du président capverdien José Maria Neves, « 93% des décisions de l’Union africaine (UA) ne sont pas mises en œuvre ». C’est un constat peu reluisant accentué par l’impuissance de l’UA face à la multiplication des crises en Afrique, selon le président Neves au micro de TV5 Monde.
À en croire ce dernier, il y a beaucoup de blocages au niveau du système de gouvernance de l’Union africaine. Il faut donc « une réforme structurelle de l’Union africaine et une autre distribution du travail entre l’Union, les organisations sous-régionales et les pays », a invité José Maria Neves, même s’il reconnaît par la suite que c’est « un immense chantier ». « Il est très difficile de concrétiser les décisions. Pour cela, il me semble très important de faire la réforme du système de gouvernance au niveau de l’Union africaine. Il est nécessaire de créer les conditions de la répartition des travaux entre l’Union, les organisations régionales et les États pour garantir la distribution des responsabilités et, ainsi, garantir que toutes les décisions seront effectivement mises en œuvre », a-t-il souhaité, précisant en sus, qu’il y a la volonté et des décisions, mais, « il n’y a pas capacité à mettre en œuvre ces décisions ».
C’est pour cela que le premier citoyen du Cap-Vert, considère comme « très importante la réforme du système de gouvernance de l’Union africaine pour la création d’institutions politiques et économiques inclusives capables de garantir la résolution des revendications des Africains ».
Du reste, pour ce qui est de l’Afrique de l’ouest, notamment la CEDEAO, José Maria Neves a souligné qu’elle doit « se concentrer sur la question de l’intégration régionale ». « Les questions de la gouvernance, de la démocratie, de la paix, sécurité, stabilité, etc. doivent, quant à elles, être concentrées au niveau de l’Union africaine. Actuellement, la diffusion des pouvoirs entre les différents niveaux de gouvernance en Afrique nuit à la concrétisation des décisions qui sont prises », a indiqué José Maria Neves.
« Je pense que la Commission de la paix et sécurité de l’Union africaine doit gérer cette situation-là avec distance, avec objectivité, avec unicité de critères et garantir que les pays sous rupture constitutionnelle, puissent faire une transition pacifique vers la démocratie. Il est nécessaire que le Conseil de sécurité de l’Union africaine puisse travailler directement avec le concours des Nations unies et avec tous les pays qui sont dans cette situation. Je rappelle que la question de l’intégration régionale est la mission initiale de de CEDEAO et des autres organisations sous-régionales. L’Union africaine doit agir dans les domaines de la sécurité, stabilité, et gouvernance », a-t-il expliqué pour conclure.
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