Le ministère de la sécurité à travers la coordination de contrôle des forces de police (CONACFP) a invité les acteurs du secteur des transports à savoir la gendarmerie, la police nationale et municipale ainsi que les associations de transporteurs et de chauffeurs routiers à une cérémonie de remise de documents portant « mémento de la police de la route » et « brochures de sensibilisation sur les effets néfastes de la corruption sur les axes routiers ». C’était le 21 février 2020 à Ouagadougou.
Un constat pas des moindres, le jour de la rencontre, la police municipale qui détenait en 2017, le bonnet d’âne dans le classement des structures les plus corrompues au Burkina Faso par le Réseau national de Lutte Anti Corruption (RENLAC), n’a pas été représentée à cette rencontre. Rappelons au passage que dans le récent rapport (2018) du RENLAC, la police municipale a été détrônée par la douane.
« A l’origine, la CONACFP a été créée par un décret le 30 décembre 2016 en pleine situation de rackets aggravés, associés à une pléthore de postes de contrôle routier », a indiqué d’emblée Clément Ouango, directeur de cabinet du ministre de la sécurité Ousséni Compaoré. Cette coordination de veille qu’est la CONACFP a en effet reçu compétence de contrôler la police Nationale, la Gendarmerie nationale, la Police municipale et l’ONASER. Sa création à en croire Claude Bado, coordonnateur national des forces de police devra permettre de réduire les tracasseries routières et mieux lutter contre la corruption à travers le contrôle des agents de police et de gendarmerie sur le terrain, mais aussi à travers la sensibilisation des autres acteurs des transports.
C’est dans cette optique que le mémento de la police de la route a été révisé et une brochure de sensibilisation a été mise en place. La remise officielle des documents aux différents acteurs a intervenu le 21 février 2019 en présence de tous les acteurs des transports sauf la police municipale. Cela aurait pu passer inaperçu si cette structure ne faisait pas partie du trio de tête des institutions les plus corrompues au Burkina Faso, selon les rapports du RENLAC.
Le ministère de la sécurité, n’a-t-il pas suffisamment associé la police municipale à l’activité ? Le Coordonnateur national de contrôle des Forces de Police avoue avoir adressé une correspondance d’invitation à la police municipale comme à toutes les autres structures présentes à cette cérémonie de remise de document portant « mémento de la police de la route » et « brochures de sensibilisation sur les effets néfastes de la corruption sur les axes routiers ». Le coordonnateur dit n’avoir pas reçu d’explication sur l’absence de cette institution à l’activité.
Qu’à cela ne tienne, la CONACFP compte bien remplir sa mission et prévient les différents contrevenants qu’ils seront dorénavant exposés à plus de rigueur et de fermeté.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf