Le Ministre des Mines et des Carrières, Jean Alphonse SOME, a clos les travaux de l’atelier national sur les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT) et les flux financiers illicites liés à l’extraction, au trafic et à la vente illicite de métaux précieux et les principes de la supervision basée sur les risques. C’était le jeudi, 18 août 2022 à Ouagadougou.
La quasi-totalité de la production artisanale annuelle d’or du Burkina Faso est vendue illégalement. L’insécurité que connaît le pays entraîne également une mainmise des terroristes sur les sites d’orpaillage. Ainsi, cette conclave des experts miniers se veut un cadre approprié pour examiner et discuter des obligations en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Selon le Ministre des Mines et des Carrières, l’organisation d’une telle rencontre est salutaire : « C’est l’occasion d’exprimer notre gratitude particulièrement au Secrétariat d’État des USA, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs qui ont œuvré à la tenue de cet atelier. », a-t-il déclaré.
Organisé par le Ministère des Mines et des Carrières à travers la Brigade Nationale anti-fraude de l’or (BNAF) en tandem avec l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette rencontre avait un double objectif. Il s’est agi d’examiner puis de discuter des obligations en matière de LBC/FT lié au secteur aurifère, du rôle de l’autorité de supervision ainsi que de certains indicateurs des typologies des risques transfrontaliers de LBC liés spécifiquement aux métaux précieux qui peuvent affecter le Burkina Faso. Plusieurs thèmes ont été abordés au cours de la rencontre. Ce sont entre autres l’état des lieux des modes opératoires et enquêtes en cours au niveau national, et les flux financiers illicites liés au secteur de l’or mis en évidence dans des recherches récentes au Burkina Faso. Des débats enrichissants selon le Ministre Jean Alphonse SOME pour qui « ces échanges ont permis d’approfondir les connaissances des participants sur le rôle et les responsabilités des différents acteurs de la chaîne de valeur de secteur aurifère, de comprendre les tendances et les méthodes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. », a-t-il affirmé.
Les participants, une quarantaine représentant treize (13) structures, ont, pendant deux (02) jours, pris part à cet atelier à travers des discussions et des travaux de groupes dirigés par l’ONUDC et ses partenaires. Aux dires de Barbara MANZI, Coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso, le pays des Hommes intègres peut compter sur son institution pour venir à bout de ces difficultés que connaît le secteur aurifère. « Toute la famille des Nations Unies est prête à vous accompagner pour mieux comprendre, détecter, enquêter et lutter contre les flux financiers illicites liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. »
Au terme des travaux, les participants ont formulé douze (12) recommandations. Selon eux, il faut intégrer la dimension LBC/FT dans les attributions des structures intervenant dans le secteur extractif et dans le cadre juridique y relatif ; réorganiser la BNAF pour prendre en compte le rôle de l’autorité chargée de la supervision de la LBC/FT ; élaborer un manuel de procédures pour la conduite de l’évaluation des risques, etc.
L’atelier a pris fin par une remise de certificats de participation à l’ensemble des participants qui ont pris part aux travaux.
Minute.bf