dimanche 15 décembre 2024
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Tolérance religieuse : Des jeunes initient une rupture collective entre musulmans et chrétiens à Ouagadougou

Des jeunes burkinabè ont organisé dans la soirée du vendredi 22 mars 2024, une rupture collective entre musulmans et chrétiens à Ouagadougou. Placée sous le thème : « Nous sommes tous Burkinabè avant d’être Chrétiens et musulmans », l’activité a été un moment de partage et de convivialité entre les fidèles croyants des deux religions.

Ils étaient plusieurs centaines de personnes à se réunir sur l’esplanade du palais de la Jeunesse et de la Culture Jean Pierre Guengané, ce vendredi. Musulmans, Chrétiens, traditionalistes, autorités administratives et Coutumières, personnalités politiques, tous, ont répondu à l’appel du partage lancé par Moumouni Koudougou, Président du comité d’organisation (PCO) et ses camarades. À l’heure de l’iftar, musulmans et chrétiens ont, comme un seul homme, rompu leur jeûne et fait des prières pour le retour de la paix au Burkina Faso.

Moumouni Koudougou, Président du comité d’organisation (PCO)

Selon le PCO, cette initiative vise à promouvoir le vivre-ensemble et la tolérance religieuse entre les fils et filles du Burkina Faso. « L’objectif que nous recherchons c’est un vivre-ensemble fraternel et aussi amical. Et aussi montrer que chacun de nous doit aimer son prochain, l’aider et être solidaire en tant que Burkinabè parce que chrétiens ou musulmans, nous sommes d’abord Burkinabè », a-t-il justifié.

Il a expliqué que l’idée de cette activité est partie des réseaux sociaux et de façon spontanée. L’idée a été émise par lui et certains de ses camarades, notamment Mahamadi Ouédraogo alias Mdi, Nachire Ussen Sawadogo alias Sambiga Wambi, et a vite suscité de l’engouement au sein de la communauté digitale.

L’activité a réuni les fidèles de tous les bords religieux

Des appels à contributions volontaires ont été lancés et les citoyens burkinabè n’ont pas hésité, aux dires du PCO, à se mobiliser pour la réussite de l’événement. « Tout ce que vous voyez ici, rien n’a été acheté. Il y a une chaîne de solidarité qui a vu le jour. Les partenaires se sont enchaînés. Certains ont envoyé des galettes, d’autres de la boisson, de la nourriture, de l’eau et ainsi de suite. Les jeunes aussi se sont engagés de façon bénévole et volontaire pour prendre part à l’organisation. Tout ça au nom du vivre-ensemble au Burkina Faso», a-t-il expliqué.

Les différentes communautés religieuses présentes à l’activité ont apprécié positivement l’initiative. Pour Emmanuel Kafando, chrétien évangélique, cette activité est à encourager et à perpétuer pour la promotion de la tolérance religieuse au Burkina Faso.

Emmanuel Kafando, chrétien évangélique

« Au vu de la situation actuelle du pays, nous avons besoin de telles initiatives pour contribuer au retour de la paix et de la stabilité au Burkina Faso. Quand vous voyez des gens de différentes confessions religieuses se réunir autour d’une table sans considération religieuse, au nom du Burkina Faso, c’est très capital et salutaire », a-t-il salué.

Le représentant de la communauté musulmane a, lui-aussi, félicité les initiateurs de cette rupture collective. Pour lui, de telles actions sont de nature à « semer la graine de l’amour fraternel et de la tolérance dans le cœur des hommes ».

Imam Lassané Sakandé, représentant la Communauté musulmane

« S’il y a des gens qui doivent s’entendre et s’asseoir autour d’une même table pour discuter sans se manquer, c’est ceux qui disent qu’ils croient en Dieu. C’est nous qui devons cultiver l’amour autour de nous parce que Dieu est amour. S’il a permis cette divergence sur certains points, c’est parce qu’il l’a voulue. Sinon il pouvait nous faire en une seule communauté sans aucune divergence. Donc, c’est à nous de savoir tirer profit de toutes ces divergences, qu’elles soient religieuses, culturelles, ethniques afin de pouvoir nous améliorer davantage », a déclaré Imam Lassané Sakandé.

Soulignons que cette initiative est à sa deuxième édition.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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