Des centaines de fidèles musulmans vêtus de leurs plus beaux habits de fête ont convergé vers l’Université Joseph Ki-Zerbo, ce vendredi 6 juin 2025 à Ouagadougou, pour la prière solennelle de la Tabaski. A cette célébration religieuse, l’imam Marboulaye Nombré a fait un plaidoyer pour la cohésion nationale et la résilience face à l’adversité. La prière a été organisée par le Cercle d’Études, de Recherches et de Formation Islamiques (CERFI) et l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans du Burkina (AEEMB).
À 8 heures précises, sous un ciel clément, la cour de l’Université Joseph Ki-Zerbo, s’est muée en un tapis de prière, accueillant une foule venue célébrer l’Aïd-el-Kébir ou Tabaski.

Ce lieu emblématique du savoir, habituellement dédié à la connaissance, a résonné des invocations pour la paix et la protection du Burkina Faso.
L’imam Marboulaye Nombré, dans son sermon, a ancré la spiritualité du jour dans les réalités brûlantes du Burkina Faso. L’Imam Nombré a structuré son message autour de trois piliers essentiels, mêlant prescriptions coraniques et appels à l’action civique. « L’islam nous rappelle que l’humanité est une famille dont la diversité est une richesse voulue par le Créateur », a souligné l’imam Nombré, insistant sur l’impératif du respect envers les non-musulmans. « Être musulman n’autorise personne à manquer de respect à un non-musulman ni à lui imposer l’islam. Les bonnes personnes en islam seraient également bonnes hors de l’islam », a-t-il souligné.

L’imam Nombré a dénoncé, par ailleurs, « les mains invisibles des puissances prédatrices » qui alimentent le terrorisme et menacent le Burkina Faso depuis une décennie. Saluant « les efforts héroïques des autorités et des Forces combattantes qui maintiennent le pays debout », le guide religieux a lancé un appel pressant. « La lutte pour la liberté n’a pas de frontières. Nous appelons le peuple, surtout la jeunesse, à poursuivre la mobilisation pour une victoire totale sur les forces du mal », a-t-il demandé.
Dans son message, l’imam Marboulaye Nombré a mis en garde contre les tentatives de fragmentation de la société. « Des mains invisibles manœuvrent dans l’ombre pour diviser notre peuple à travers des mots d’ordre religieux et la manipulation de l’information. Nous invitons la jeunesse à ne jamais céder à ces manipulations », a-t-il soutenu. Il a enjoint les Burkinabè à « taire leurs divergences pour enrayer les forces du mal du pays », soulignant que « le meilleur héritage qu’on puisse léguer est un pays uni dont les futures générations seront fières ». « Si nous n’arrivons pas à faire l’union sacrée, si nous laissons humilier notre pays, les générations futures ne croiront pas à nos valeurs… C’est face aux épreuves qu’une civilisation montre sa valeur », a-t-il déclaré.

Au-delà de la prière, l’imam Nombré a assigné des missions pratiques aux fidèles musulmans. Il s’agit de prier sans relâche pour le Burkina Faso et les Forces combattantes et de soutenir matériellement les efforts gouvernementaux en faveur des PDI, des veuves et orphelins, et des pupilles de la nation.
La prière s’est achevée par le traditionnel sacrifice du mouton. Cet acte rappelle le geste d’Abraham à qui Dieu a donné un agneau à sacrifier en lieu et place de son fils.
Mathias Kam
Minute.bf