L’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) était face à la presse le jeudi 21 novembre 2019 à Ouagadougou. Cette rencontre avec les Hommes de médias était le lieu pour les représentants de ces partis, de réagir à la sortie récente de l’opposition politique qui dénonçait l’échec de l’actuel pouvoir dans la lutte contre le terrorisme.
Dans la lutte contre le terrorisme, l’APMP réitère son invite aux populations notamment les jeunes, à s’enrôler massivement pour la défense de la patrie, et ce conformément aux disposions légales et réglementaires qui seront prises à cet effet. La majorité exhorte par ailleurs le gouvernement à faire diligence dans l’opérationnalisation de cet appel « pour ne pas laisser estomper la mobilisation et l’engouement qu’il a suscité au sein des populations ».

Réaction de l’APMP sur les critiques de l’opposition
Le mardi dernier, l’opposition était face à la presse. A cette rencontre, elle a encore appelé le pouvoir en place à prendre ses responsabilités pour lutter efficacement contre le terrorisme qui affecte plusieurs milliers de personnes au Burkina Faso. Cette insécurité, selon l’opposition, ne devrait pas empêcher les élections. Eddie Komboïgo, président du congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), porte-parole de ce jour, rejette l’entière responsabilité de cette situation que vit le Burkina Faso sur l’actuel pouvoir. « M. (Roch) Kaboré a lamentablement échoué sur tous les plans et si nous ne l’aidons pas à partir en 2020 par les urnes, son échec sera vu comme l’échec de tout le peuple burkinabè », avait-il affirmé.
En réponse à cette sortie, Bénéwendé Sankara dit déplorer « la myopie et les confusions péremptoires d’une certaine opposition politique et de certains de nos contempteurs qui, au motif de ne pas exercer le pouvoir d’Etat, estiment qu’il n’est ni de leur devoir ni de leur rôle, d’apporter des propositions concrètes et idoines à la question sécuritaire, tout en s’enlisant dans le dénigrement de ceux qui osent inventer des solutions aux problématiques posées ».
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« Quand les gens font des déclarations, ils passent à perte de profit, ces situations qui sont très préjudiciables, ils passent à perte de profit le fait que tout le monde ne tirant pas dans la même direction, les voies sont discordantes, ce qui profite aux terroristes », enchaine pour sa part, le coordonnateur de l’APMP, Clément P. Sawadogo pour qui estime cette manière d’agir de l’opposition « n’est quand même pas juste ».
« Nous faisons une double guerre… »

La situation au Burkina Faso, selon Clément P. Sawadogo, « est pire qu’ailleurs », parce que le pays fait face à une double guerre. « Nous partageons la guerre que les pays comme le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Tchad, le Nigéria, le Cameroun ont contre le terrorisme. Mais en plus, il y a une autre guerre qui est celle de la déstabilisation qui, comme nous l’avons toujours dit, est réelle et que personne ne peut nier. Souvent, quand nous en parlons, on nous demande d’apporter les preuves. Celui qui demande les preuves, il n’a qu’à aller demander à Djibril Bassolé parce que lui, il a certainement la liste des terroristes qu’il devait contacter pour organiser les choses, ça au moins, c’est de notoriété publique. (….) Tout récemment encore, un journaliste a publié que lors de l’attaque de Boungou, il y a des assaillants qui disaient bel et bien qu’ils faisaient cela pour se venger », explique-t-il, avant de déplorer le fait que certaines personnes ne prennent pas en compte cette dimension de la lutte au point que l’on se demande si leurs actions ne s’inscrivent pas dans une logique de soutien aux terroristes. Pour le coordonnateur de l’APMP, la situation actuelle du Burkina Faso recommande plutôt que l’on économise certains débats pour enfin se convaincre que « c’est au coude à coude qu’on va faire reculer la situation ».
La mobilisation populaire comme réponse à cette guerre
La guerre asymétrique, sa réponse, c’est la mobilisation populaire selon Clément P. Sawadogo. Pour lui, ceux qui se sont mis à épiloguer sur la pertinence de l’appel au volontariat du président du Faso « s’égarent dans une polémique qui n’a pas de sens ». « Notre peuple est attaqué, c’est notre peuple dans son ensemble qui doit répondre à cette attaque. Si aujourd’hui, dans tous les villages jusqu’aux hameaux de culture, dans les secteurs de nos villes, les quartiers, à tous les points de rue, à tous les niveaux, cette mobilisation populaire existe, il n’y a pas un seul endroit où un terroriste peut passer pour faire du mal à notre société », conclut-il.
Armand Kinda
Minute.bf