samedi 27 juillet 2024
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Santé sexuelle et reproductive : Une quarantaine de Journalistes à l’école de Marie Stopes international

Dans le cadre de la commémoration de la journée mondiale de la contraception célébrée le 26 septembre de chaque année, l’ONG Marie Stopes International Burkina Faso (MSI-BF) a initié le jeudi 21 décembre 2023, en différé, une séance d’informations et de sensibilisations sur les différentes méthodes de contraception au profit des hommes de médias. L’activité qui s’est tenue à Ouagadougou, a mobilisé une quarantaine d’hommes et de femmes de médias.

Sensibiliser les hommes et femmes de médias aux questions de santé sexuelle et reproductive et de la planification familiale afin qu’ils puissent être des relais de la bonne information auprès des populations. C’est l’objectif poursuivi par MSI Burkina à travers cette rencontre d’informations et d’échanges. Selon Boubacar Sawadogo, représentant de MSI Burkina Faso, il s’agit, à travers cette activité qui est à sa 6e édition, de mobiliser les médias autour de la célébration de la journée Mondiale de la contraception.

Boubacar Sawadogo, représentant de MSI Burkina Faso

La présente formation s’inscrit, à l’en croire, dans l’un des piliers de l’ONG notamment le volet plaidoyer et coopération. Ainsi, a-t-il dit, depuis maintenant six années successives, MSI-BF communie avec les journalistes en chaque fin d’année, pour développer leurs compétences sur la question de la santé sexuelle et reproductive. « Notre objectif c’est d’outiller les journalistes, les communicateurs, afin qu’ils aient la bonne information sur la santé sexuelle et reproductive afin de pouvoir bien communiquer pour relayer cette information à la population », a-t-il affirmé. Il a ajouté que cette année, la problématique du changement climatique et son impact sur la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale ont été intégrés aux thématiques à aborder.

Pour outiller les journalistes sur ces thématiques, deux communications majeures ont été développées au cours de cette rencontre. La première, animée par Dr Mathias Bougma, en service à la direction de la santé de la famille, a porté sur la situation de la planification familiale au Burkina Faso. Dans sa présentation, le communicateur a relevé que la situation sécuritaire et humanitaire a eu un impact considérable sur la santé de la reproduction et la planification familiale au Burkina Faso en 2022.

Dr Mathias Bougma, en service à la direction de la santé de la famille

En effet, selon ses explications, l’insécurité à entrainé un dysfonctionnement du système sanitaire déjà fragile, limitant l’accès aux soins de santé primaires suite à la fermeture de 185 formations sanitaires et la réduction des services dans 350 CSPS au 30 avril 2022. A cela s’ajoute, à l’en croire, le déplacement massif des populations qui n’est pas de nature à faciliter les actions de sensibilisation en faveur de la planification familiale.

Pour ce qui est de la situation de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso, Mathias Bougma a observé au niveau des adolescents, une activité sexuelle très précoce chez les jeunes. À l’en croire, des enquêtes menées sur le sujet, « plusieurs enfants ont indiqué avoir eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans », soit un pourcentage de 12 à 20,5% pour les filles et de 7 à 13,6 % pour les garçons ». Faisant l’état des lieux de l’interruption Volontaire de Grossesse (IVG) au Burkina Faso, le docteur dit avoir dénombré un nombre élevé de cas chez les 15 à 20 ans, soit 21% des cas. Et au titre des motifs avancés, le plus évoqué est le motif « trop jeune, pas prête ». Sur les instruments et méthodes utilisés pour interrompre la grossesse, 32 % des enquêtés utilisent la méthode traditionnelle donc des méthodes à risques.

Sur la prévalence de la contraception moderne, le communicateur s’est réjoui de plusieurs avancées notables obtenues en 2023 au Burkina Faso. « A la date d’aujourd’hui, ce sont 1 611 000 femmes qui utilisent une méthode moderne de contraception. Par conséquent, ce sont 614 000 grossesses non désirées; 219 000 avortements à risques et 1200 décès de mères qui ont été évités dans l’ensemble », a-t-il expliqué.

La deuxième communication de cette rencontre d’échanges avec la presse a porté sur l’impact du changement climatique sur la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale. Elle a été animée par Kamou Zingué, en service à la direction générale des changements climatiques du ministère en charge de l’environnement. Selon lui, à l’instar des autres pays d’Afrique et du monde, le Burkina Faso est également confronté à des phénomènes climatiques extrêmes dont la sécheresse, les inondations, les vents forts, des hausses de température et des augmentations significatives des fréquences des jours chauds et des nuits chaudes et la diminution de la fréquence des jours froids et des nuits froides. Les conséquences de ces changements climatiques sur la santé sexuelle et reproductive sont nombreuses, à l’en croire.

Kamou Zingué, en service à la direction générale des changements climatiques du ministère en charge de l’environnement

Il y a notamment aux dires de M. Zingué, « un accroissement des violences basées sur le genre, une hausse du mariage des enfants, une mortinatalité élevée, et une perturbation de la santé sexuelle et procréative ». « Les conditions météorologiques extrêmes détruisent les moyens de subsistance et exacerbent la pauvreté. Cela peut pousser les familles à marier leurs filles jeunes pour avoir une bouche de moins à nourrir, obtenir en échange le «prix de la mariée », ou bien parce qu’elles sont convaincues que cela améliorera la vie de leur enfant. Quelle que soit la raison derrière ce choix, des augmentations des mariages précoces ont été constatées dans des pays affectés par des crises climatiques comme le Malawi, l’Inde, les Philippines, I’Indonésie, la République démocratique populaire Lao, et le Mozambique, entre autres », a indiqué le communicateur.

Pour information, Marie Stopes International intervient au Burkina Faso depuis l’année 2009 en tant que branche de MSI Reproductive Choices, une organisation internationale, à but non lucratif et non-gouvernementale engagée pour la défense du droit fondamental des femmes et des couples à décider librement du nombre et de l’espacement de leurs enfants. Elle intervient principalement dans des domaines comme la planification familiale, la santé maternelle et néonatale, les soins après avortement, les soins de médecine générale et de spécialité, le soutien au secteur public, l’appui humanitaire et lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG), le plaidoyer et le Marketing social. A ce jour, selon son représentant, l’ONG dispose d’un total de trois centres situés dans des zones urbaines et de neuf équipes mobiles de sensibilisation desservant les zones périurbaines et rurales reculées. En chiffres, pour l’année 2022, Marie Stopes international a touché 427 000 avec des méthodes de contraception. 377 000 personnes à travers le Burkina Faso utilisent désormais une méthode de planification familiale. 2 813 déplacés internes ont également bénéficié des services de MSI. 166 000 grossesses non désirées, 100 000 avortements à risque et 570 décès maternels ont pu être évitées.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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