L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a exprimé vendredi sa désapprobation par rapport à la décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
« Moi je ne crois pas, je ne souhaite pas, je n’envisage pas la séparation entre le Mali, le Niger, le Burkina et la CEDEAO », a-t-il déclaré au micro du média malien Infobrut. Pour l’homme politique malien, la rupture entre les pays de l’Alliance des Etats du Sahel et l’organisation sous-régionale n’est pas irréversible.
« Je ne peux pas le croire, parce que j’estime que la désintégration est le contraire de la marche vers le panafricanisme, vers l’unité africaine. Il faut retenir que l’Union africaine a retenu dans le cadre de son agenda 2063 qui engage l’ensemble du continent africain, que la réalisation des États-Unis d’Afrique se fera en deux étapes. La première étape, c’est la réalisation de l’unité au niveau des régions. Et ensuite, c’est la réalisation de l’unité entre les 5 régions. Il se trouve qu’en Afrique de l’Ouest, la structure qui est retenue pour réaliser cette unité, c’est la CEDEAO. Donc se retirer de la CEDEAO, ce n’est pas seulement se retirer de la CEDEAO, c’est de prendre le chemin inverse à l’unité africaine, aux États-Unis d’Afrique », a fait savoir Moussa Mara.
Pour cela, appelle-t-il les différentes parties à résoudre les désaccords et les divergences qui les opposent par des « discussions ». L’ancien Premier ministre malien invite, dans ce sens, les actuels dirigeants des trois pays de l’AES, à saisir la main tendue de l’organisation sous-régionale. « La CEDEAO a ouvert la porte et même l’union africaine a exprimé sa disponibilité à accompagner les discussions », a-t-il fait remarquer, demandant aux autorités des trois États de s’ouvrir à des discussions « à deux niveaux ». « D’abord au niveau intérieure, cette décision de se retirer de la CEDEAO devrait être prise après concertation des forces vives. C’est une décision majeure. Et la transition est une période d’exception. La transition a besoin de réaliser l’unité des forces vives autour d’elle. Ça n’a pas été le cas. Dans un second temps, il faut discuter avec la CEDEAO. Je souhaite vraiment que nous ne divorcions pas de la sorte en Afrique de l’Ouest et en Afrique, parce que c’est la marche contraire à l’histoire. Beaucoup de personnes ne le savent pas, mais l’ensemble du continent africain reuni ne représenterait que 2 à 3% de la richesse mondiale. Imaginez-vous l’Afrique de l’ouest dans ces 3% et imaginez-vous encore des pays de l’Afrique de l’Ouest dans cela. Donc il ne faut pas que nous nous dispersions. On a besoin de se mettre ensemble, pas seulement au niveau de l’Afrique de l’Ouest, mais de l’Afrique dans son ensemble », a-t-il soutenu, promettant de faire de son mieux « pour convaincre nos autorités de choisir la marche de l’histoire ».
Homme politique malien, Moussa Mara est le Président du parti Yéléma. Avec ce parti, il a été candidat à l’élection présidentielle de 2013. En 2014, il fut nommé Premier ministre par le président Ibrahim Boubacar Keïta, devenant ainsi le plus jeune Premier ministre de l’histoire du Mali.
Minute.bf