samedi 27 juillet 2024
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Projet de construction d’une cité communale à Raguitenga : Le NON définitif des populations !?

Le projet de construction d’une cité communale à Korsimoro, dans le village de Raguitenga, continue de faire des gorges chaudes entre les autorités municipales, porteuses du projet, et certains propriétaires terriens concernés par le projet qui, au regard de certaines promesses non tenues dans la réalisation de cette cité communale, ont décidé de rejeter définitivement le projet. « Nous ne voulons plus de ce projet », scandaient ces habitants de Raguitenga en sit-in le jeudi 17 décembre 2020 sur le site déjà borné pour la réalisation du projet qui va couvrir 415 hectares des terres, pour un coût de plus de 15 milliards.

« Non à l’accaparement de nos terres et à la marginalisation de la jeunesse dans les projets de développement de la commune de Korsimoro » ! « Oui au respect de nos droits fonciers dans la commune de Korsimoro sans discrimination » ! « Non à la mauvaise gestion des affaires courantes de la commune de Korsimoro par la mairie ». Ce sont là des slogans que l’on pouvait lire sur les banderoles que tenaient de façon ostentatoire des fils et filles de Raguitenga aujourd’hui hostiles au projet de construction d’une cité communale pour le développement de la commune de Korsimoro. Pour les populations réticentes, ce projet ne viendra jamais développer leur commune mais, plutôt, priver une bonne partie d’elles de terres cultivables. « Nous n’avons pas d’autres activités à part l’agriculture. Cette récupération des terres pour la construction d’une cité nous privera de nos terres, partant, de notre principale activité qu’est l’agriculture », s’inquiète un habitant de Raguitenga.

« Personne n’est venu savoir si nous avons à manger ou si nous avons faim »

Des habitants de Raguitenga rejettent complètement le projet de construction de la cité Communale

Déjà, pour la mise en œuvre de ce projet, les habitants concernés ont été sommés de ne pas semer pendant la saison des pluies passées. Aujourd’hui, sans récoltes, ces populations ne savent plus à quel Saint se vouer. « Nous n’avons pas semé et aucune autorité municipale n’est venue nous rencontrer pour savoir quelle stratégie adopter pour aider ceux qui n’ont pas semé. La mairie n’a prévu aucun plan pour nous accompagner », a regretté Moumouni Sawadogo, porte-parole des manifestants réticents au projet, fils de la localité. « Même s’ils (les porteurs du projet) viennent maintenant avec leur argent, nos terres, nous ne les vendons plus », assène-t-il.

Vidéo-« Nous ne voulons plus ce projet »

« Nous ne voulons plus de ce projet parce qu’il ne nous fera pas du bien. Depuis qu’on nous a sommés de ne pas semer, aucune autorité n’est revenue vers nous pour comprendre comment nous nous débrouillons pour vivre. Personne n’est venu savoir si nous avons à manger ou si nous avons faim. Personne ! », fustige à son tour Aïcha Ouédraogo, représentante des femmes.

Le maire, très occupé par une session avec son conseil municipal, n’a pas pu rencontrer les populations et leur avait suggérer de reporter la rencontre pour une date ultérieure. C’était une rencontre avec tous les acteurs de santé de la commune qui aura pour but d’adopter de nouvelles stratégies pour faire face aux différents défis sanitaires de la commune. A cet effet, plusieurs sessions sont organisées pour toucher les différents domaines de développement de la commune. C’est donc dans ce cadre que se tenait cette présente session avec les acteurs de la santé. « On ne peut pas parler seulement de la cité », a lancé Jacques Ouédraogo. Mais, sa suggestion pour le report de la rencontre avec les populations réticentes au projet de construction de la cité n’a pas été du goût des manifestants qui estiment qu’il devrait toujours avoir le temps pour eux, parce qu’il est leur représentant. Adama Balma, représentant des jeunes de Korsimoro, pense qu’il urge de se pencher « sincèrement » sur la question du foncier à Korsimoro. En effet, il a dénoncé les différents problèmes fonciers qui minent la commune. « Aujourd’hui à Korsimoro, pour avoir une parcelle, il faudra débourser au moins 2 millions de FCFA. Nous n’avons pas ces moyens… », a-t-il dénoncé.

Les manifestants ont néanmoins pu adresser leur lettre ouverte au maire. Dans laquelle lettre, ils ont fait plusieurs recommandations pour l’amélioration de la gestion foncière à Korsimoro.

« Ce projet est venu pour améliorer les conditions de vie des habitants »

De son côté, le maire de la commune de Korsimoro, Ousséni Jacques Ouédraogo que nous avons pu rencontrer, a réitéré que le projet boostera le développement de sa commune. Tout de même, a-t-il regretté le fait que l’opposition des populations de Raguitenga dépasse aujourd’hui le cadre d’une contestation familiale pour tomber dans la politique. « Ce qui m’agace, est que c’est une seule famille qui, après avoir accepté comme toutes les quatre autres pour que le projet soit mis en œuvre, se rétracte à la dernière minute. Toutes les cinq familles avaient accepté et ont posé le sceau de leur accord sur les documents du projet. Mais cette seule famille, après avoir tout accepté, se rétracte encore à la dernière minute », s’est-il indigné.

A l’entendre, ce projet est venu pour améliorer les conditions de vie des habitants de la localité. « On ne peut pas quand même prendre les terres de quelqu’un, lui dire de ne pas semer, et ne pas le dédommager… », a fait savoir le bourgmestre. Ainsi, à en croire M. Ouédraogo, plus d’un milliard de francs CFA sera dégagé pour le dédommagement des populations.

Dans cette vidéo, il revient sur les différentes rémunérations que devrait avoir chaque propriétaire terrien concerné par ce projet.

Armand Kinda
Minute.bf

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