vendredi 22 août 2025
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Procès Vincent Dabilgou : le REN-LAC demande la dissolution du NTD

À la suite de l’Agent Judiciaire de l’Etat (AJE), le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a pris la parole pour sa constitution de partie civile à l’audience de ce vendredi 30 juin 2023 au TGI Ouaga 1. Il s’agit du procès ministère public contre Vincent Dabilgou et autres pour « détournement de deniers publics et financement occulte de parti politique ». C’est sur la base de l’article 230-1 au titre du code de procédure pénale, que le REN-LAC a demandé à se constituer partie civile.

« Le REN-LAC est dans ce procès, mort dans l’âme », selon les dires de Me Marcellin Ziba, avocat du REN-LAC. En effet, selon Me Ziba, le REN-LAC a été créée pour tuer la corruption mais, « la lutte contre la corruption n’avance pas dans ce pays ». Sinon, « comment on peut expliquer que du ministre jusqu’au comptable matière, comment ils peuvent être du même parti politique. C’est la première incohérence. Il n’y a plus personne de compétent ailleurs ? Ça fait mal ! Ça nous étonne ! », a déploré l’avocat du REN-LAC.

« Le REN-LAC, comme je l’ai dit, est désemparé. On ne sait plus comment on va faire. On dénonce, on juge et on est là encore pour des gens qui font pire qu’hier. Mais on ne lâche pas ! », a déclaré Me Marcellin Ziba.

Pour l’avocat, malgré les évidences, certains ont décidé de dire la vérité et d’autres ont décidé de se rétracter. « Mais les faits sont têtus », lance-t-il. « En détournant nos fonds, on a tué l’État. On nous a tués ! », a lâché l’avocat du REN-LAC. Cet argent, dit-il, « aurait même pu servir pour bien d’autres projets de développement pour le Burkina Faso ».

Il s’agit de « détournement » de plusieurs millions de FCFA pour des activités autres que celui du ministère des Transports. Avec Ildo Oil, il s’agit des marchés de 77 millions de FCFA ou encore 131 millions de FCFA pour Green Énergy.

Me Marcellin Ziba, avocat du REN-LAC, constitué partie civile dans cette affaire

Revenant au Nouveau temps pour la démocratie (NTD), parti politique des principaux accusés qui est au centre des débats, l’avocat estime que les détournements de fonds auraient en partie profité au parti. Il en aurait bien tiré profit pendant la campagne électorale de 2020. Me Ziba a ainsi demandé que le parti soit dissous. « Le NTD ne doit pas rester dans le paysage politique. Il faut le rayer. Monsieur le président, ne laissez pas passer cela ! C’est un parti politique qui ne participe pas à la lutte contre la corruption. Ce parti ne participe pas à la culture démocratique », a demandé l’avocat du REN-LAC.

« Nous avons effectivement demandé la dissolution du NTD. Nous l’assumons. Les partis politiques doivent évoluer dans un cadre sain. Ils ne doivent pas évoluer au moyen de financement occulte. Si c’est comme ça que ça devrait évoluer, autant les dissoudre. Or, c’est ce que nous avons constaté en ce qui concerne le NTD. Comment vous pouvez imaginer que près de 1 milliard de FCFA ait été investi pour le besoin d’une campagne électorale d’un parti. C’est d’ailleurs ce qui leur a permis d’avoir le nombre de députés à l’Assemblée nationale (13 députés, ndlr). Si le NTD avait été placé sur un pied d’égalité que les autres partis politiques, peut-être qu’il n’aurait pas eu le même nombre de députés. Et peut-être que d’autres auraient eu la chance d’arriver aux affaires, montrer ce qu’ils savent faire pour ce pays. Mais, si on est dans cette logique, que ceux qui sont aux affaires se maintiennent à travers ces artifices, autant dire qu’on ne va jamais s’en sortir dans le pays », a-t-il véhément dénoncé.

« Il faut dissuader par la sanction. Si depuis 1960 nous en sommes là, c’est à cause de cette pratique. Des gens utilisent leur position pour piller le pays. J’aurais voulu un emprisonnement à vie mais ça n’existe pas. Il faut sanctionner fermement », a déploré longuement l’avocat du REN-LAC. Il a ainsi saisi l’occasion pour demander l’encouragement du tribunal à l’endroit de l’institution qu’il défend dans ce dossier. « Pour cela, nous demandons 3 millions de FCFA au titre de dommage et 3 millions de FCFA de frais non compris dans les dépens. Soyez juste dans votre décision en permettant d’atteindre l’idéal dans cette affaire », a plaidé le REN-LAC.

Mathias Kam
Minute.bf

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