mardi 3 juin 2025
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Procès Thomas Sankara : La plaidoirie de l’avocat de la famille de Sankara

Le jugement de l’assassinat de Thomas Sankara et ses 12 compagnons a entamé ce mercredi 02 février 2022 la phase des plaidoiries. À l’ouverture, la partie civile était à la baguette. Me Ferdinand N’Zepa a rappelé le contexte et les faits de cette tragédie survenue le 15 octobre 1987.

« Le mensonge n’a jamais été une règle de droit », c’est avec cette citation que Me Ferdinand N’Zepa, avocat de la partie civile a entamé sa prise de parole. Concernant le contexte, Me N’Zepa rappel que le jeudi 15 octobre, jour fatidique, le président Thomas Sankara s’est rendu au Conseil de l’entente, pour une réunion sur la création d’un parti avant-gardiste.

L’accusé Yamba Elysée Ilboudo, indique l’avocat de la partie civile, est le personnage clé de ce procès. Il est en effet, celui qui durant les auditions, a décrit la scène du départ du commando du domicile de Blaise Compaoré jusqu’à l’assaut final au Conseil de l’entente où se trouvait Thomas Sankara et ses 12 compagnons.

Par ailleurs, Me Ferdinand N’Zepa a retracé l’historique des relations tendues de Thomas Sankara avec certains pays, dont la Côte d’Ivoire d’où est venu l’épouse de Blaise Compaoré considéré comme une « espionne » et la Libye de Muhammad Kadhafi. Tous ces pays ont apporté leur soutien à Blaise Compaoré. Me N’Zepa affirme que selon un témoin, Blaise Compaoré a reçu « un blindé » en cadeau dès les premières heures du coup d’État. À ses soutiens s’ajoutent aussi,  ceux internes de l’armée avec le Capitaine et le Lieutenant d’alors, Jean Pierre Palm et Gilbert Diendéré, de chefs traditionnels, les autorités et les partis politiques.

Ferdinand N’Zepa rappelle qu’en réalité, le véritable mobile de l’assassinat selon Blaise Compaoré est « une dérive droitière de la révolution et des décisions incomprises ». Mais l’avocat rappelle au juge que le vrai mobile de l’assassinat de Thomas Sankara est qu’il avait « trop serré la ceinture » et que « les gens voulaient s’embourgeoiser » pendant que Thomas les empêchait. En témoigne, dit-il, « les propos du témoin Basile Guissou » qui rapportent une confidence faite par Thomas : « il m’a dit un jour que les gens veulent manger et je les empêche. Ils vont me tuer pour manger », justifie l’avocat.

En réalité, fait savoir l’avocat au juge, « la révolution vue par Thomas Sankara était trop exigeante ». Mais fallait-il en arriver à son assassinat ? se questionne l’avocat avant de rappeler au juge que Thomas Sankara avait reçu plusieurs informations sur la volonté de Blaise Compaoré d’attenter à sa vie, mais il n’a rien fait pour empêcher Blaise Compaoré de faire son coup, car c’était inimaginable pour lui que Blaise Compaoré porte atteinte à sa vie. «Thomas Sankara était invraisemblable. Les faits sont là et indiscutables, les familles attendent justice 34 ans après pour panser leur plaie », a fait savoir, Me Ferdinand N’Zepa au juge pour conclure sa plaidoirie.

Par Mathias Kam, (stagiaire)

Minute.bf

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