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vendredi 29 mars 2024

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Procès Thomas Sankara : « Blaise Compaoré est en train de rater un tournant dans l’histoire » (COLAB)

Le jugement du dossier Thomas Sankara qui commence le lundi 11 octobre 2021, est « une grande victoire » selon la Coalition des Leaders associatifs du Burkina Faso (COLAB). En conférence de presse le samedi 9 octobre 2021, cette Organisation de la Société civile (OSC) s’est tout de même dite « déçue » de l’absence annoncée de l’ex président Blaise Compaoré et ses avocats, qui l’ont fait savoir à travers un communiqué.

« Le procès (Thomas Sankara) du lundi (11 octobre 2021) est un soulagement pour notre peuple et pour la COLAB. Ça fait 34 ans que chaque 15 octobre, nous marchons pour réclamer justice pour Thomas Sankara », s’est d’emblée satisfait l’artiste muscien Passamdé Sawadogo alias Océan.

Pour le reggae maker, coordonnateur de la COLAB, la tenue de ce jugement « est une grande victoire pour le peuple burkinabè qui va enfin savoir la vérité ».

Pour cela, il a salué l’engagement du gouvernement en place, qui pour lui, a rendu possible ce procès. « Grâce à la volonté politique affichée d’abord par les dirigeants, depuis la transition d’abord et avec le président Roch Marc Christian Kaboré maintenant, et la perspicacité, la diligence des juges commis à cette mission, le procès est enfin en état d’être jugé », s’est réjoui Océan.

Si pour cela la COLAB a manifesté sa satisfaction, elle n’a tout de même pas manqué d’exprimer sa déception face au communiqué annonçant l’absence de l’ex président Blaise Compaoré, un des principaux accusés dans cette affaire. « Mais en même temps, nous sommes déçus encore une fois du fait que Blaise Compaoré, qui ne s’est jamais assumé ne veuille toujours pas assumer », a regretté la COLAB.

L’OSC a rappelé pourtant qu’ « à l’assassinat de Thomas Sankara, Blaise Compaoré a d’abord dit qu’il était malade, qu’il souffrait du paludisme parce que c’était le mois d’octobre. Par la suite, dans les interviews, il a eu à dire que c’était Thomas Sankara ou lui. Ce qui insinue quelque peu que c’est lui qui l’a fait pour ne pas être fait ».

De la réconciliation nationale

Ainsi, a-t-il souhaité : « s’il a des éléments qui fondaient sa pensée à l’époque, qu’il vienne les présenter à la justice, au peuple burkinabè ». C’est donc avec regret que l’artiste Océan et ses camarades de la COLAB retienne qu’« encore une fois, Blaise Compaoré est en train de rater un tournant dans l’histoire ».

N’appréciant visiblement pas l’absence de Blaise Compaoré au procès du 11 octobre prochain, la COLAB a fait le lien avec la réconciliation nationale. A voir le comportement de Blaise Compaoré et certains exilés, Océan estime que « la réconciliation selon eux rime avec l’impunité ».

« Ce qui n’est pas la vision de notre peuple. Ce qui n’est pas la vision du président Roch Marc Christian Kaboré, qui a toujours dit, même pendant les campagnes que c’est la justice et la vérité qui doivent précéder la réconciliation », a commenté le Coordonnateur de la COLAB avant de conclure : « si Blaise et ceux qui sont ronflement appelés les exilés ne donnent pas la chance au peuple burkinabè, aux gouvernants actuels du Burkina Faso, on ne pourra pas faire cette réconciliation qu’ils demandent ».

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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