L’accusé Idrissa Sawadogo ne se reconnaît pas dans les faits à lui reprochés. Pour sa défense, quel qu’en soit les questions des parties, il tenait mordicus à sa version.
« J’étais au Conseil de l’entente quand Hyacinthe Kafando m’a dit: va au domicile de Blaise appuyer ceux qui sont là-bas. Arrivé au domicile de Blaise Compaoré à mon poste de Delta nord, j’entendais des coups de feu au Conseil. Après, je me suis rendu en famille à Tanghin voir ma mère vers 17h. C’est aux alentours de 18h que je suis revenu chez Blaise à mon poste de « Delta nord ». Peu après je suis reparti au Conseil. Je suis arrivé, j’ai dit, mon adjudant chef Hyacinthe Kafando, je suis là. Il m’a rétorqué, tu connais ton poste (au Conseil de l’entente) non? va occuper ton poste. Je suis reparti à mon poste 501 du Conseil », a-t-il répété au parloir. Pour lui, c’est tout ce qu’il sait, il dit n’avoir pas participé à un coup contre Sankara.
« Mais quand vous êtes arrivé au Conseil vous n’avez pas demandé à Hyacinthe Kafando ce qui
c’était passé au Conseil de l’entente au moment des tirs? lui demande la partie civile. « Demandé à qui? à Hyacinthe? Vous ne le connaissez pas? », lui répond avec crainte Idrissa Sawadogo.
À Maître Prospère Farama d’asséner l’accusé de questions à son tour. « Vous dites que Hyacinthe Kafando vous a envoyé au domicile de Blaise pour aller appuyer la garde. En tant que Commando, formé au Centre National d’entraînement Commando de Pô, formé également à Cuba, affecté à la sécurité rapproché de Blaise Compaoré, vous nous dites que vous êtes arrivé au domicile de Blaise Compaoré et que vous n’êtes pas rentrer, que vous êtes resté au poste de garde Delta nord du domicile de Blaise. De plus, vous nous dites que malgré le fait que Hyacinthe Kafando, celui-là même que vous craignez, vous dit d’aller appuyer la garde chez Blaise, vous vous permettez de quitter à un certain moment pour aller voir votre mère. Pour terminer, vous dites qu’après vous êtes même revenu au Conseil de l’entente sans que Hyacinthe ne vous autorise a revenir. Vous pensez que c’est cohérent? « , lui demande Me Prosper Farama. L’accusé reconnaît que les points relevés par Me Farama sont des erreurs qu’il a commises. Cependant, celui-ci ne démord pas, il maintient que la version qu’il a raconté est ce qu’il s’est passé exactement.
C’est sur ces discussions que le juge a suspendu les discussions pour un pose de 1h. Après, ça sera au tour de la défense de questionner l’accusé.
Minute.bf