Le procès de l’affaire dite « charbon fin » se poursuit ce vendredi 06 octobre 2023, du côté du tribunal de grande instance Ouaga 1. À la demande du tribunal, le parquet a fait convoyer à la barre deux cantines contenant le charbon fin incriminé.
Avant d’ouvrir les scellés, le tribunal a d’abord développé tout un protocole qui a consisté à demander au directeur du Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) si les scellés sont bien de son département. Il répondra par l’affirmative. Les cantines ont effectivement été scellées dans les locaux du BUMIGEB, réponse du directeur.
Il a été demandé aux experts, Moussa Gomina et Ilboudo Joël, de faire lecture des caractéristiques du scellé avant ouverture.
Après cette lecture, la parole a été laissée aux avocats de l’Etat et du REN-LAC pour des questions aux experts sur les scellés. En ce sens, Me Marcellin Ziba a voulu avoir une définition claire et surtout simple de ce qu’est le charbon fin. « Le charbon fin est un matériau qui provient de l’usage de charbon utilisé dans les différents procédés de cyanuration de l’or », a expliqué l’expert Ilboudo. En termes simples, a-t-il clarifié, le charbon fin c’est le résidu de charbons utilisés dans le processus de combustion de l’or.
« Est-ce que le charbon fin retrouvé dans les cargaisons d’Essakane correspond aux caractéristiques de cette définition ? », a interrogé à son tour, le parquet.
L’expert a répondu par la négative. « Non. Ce que nous avons trouvé avec Essakane n’est pas que du charbon fin. Nous avons trouvé du charbon fin. Nous avons trouvé du charbon grossier, nous avons trouvé aussi des blocs que nous avons appelé corps solides. Et tout ça ne correspond pas à la définition classique du charbon fin », a-t-il répondu. Il a ajouté que tout cela résulte du fait que le tamis utilisé par la société Essakane dans son processus de combustion est différent de celui utilisé habituellement.
L’expert Gomina d’expliquer pour sa part, que « la nature du charbon fin retrouvée avec Essakane n’est pas la même que le charbon fin classique. Ce qui a été fait va au delà du processus classique », a-t-il soutenu.
Face à ces révélations, les avocats de la défense sont montés au créneau. Ils ont voulu savoir si pour le processus de combustion de l’or, il n’y a qu’un seul procédé commun à toutes les mines. « Non, il y a un procédé universel, mais chaque mine a son procédé interne qu’il utilise. Mais toutes les méthodes aboutissent aux mêmes résultats », a répondu Monsieur Ilboudo.
Les debats se poursuivent…
Oumarou KONATE
Minute.bf