Plusieurs centaines de fidèles musulmans du mouvement sunnite se sont rassemblés ce vendredi matin, sur le terrain jouxtant la salle des conférences de Ouaga 2000 pour prendre part à la grande prière de l’Aïd el-Kébir. Cette prière marquant le début de la fête de Tabaski, a été l’occasion d’élever des prières collectives pour la paix, la cohésion sociale et la sécurité au Burkina Faso.
Réunis dès les premières heures de la matinée, les fidèles ont multiplié invocations, duas et rappels religieux en toute communion. Après les deux rakats de coutume, l’imam de la communauté, Dr Mohamad Ishaq Kindo, a livré un sermon axé sur la foi, la solidarité et l’engagement citoyen. Il a appelé les croyants à se recentrer sur les enseignements fondamentaux de l’islam. « Le musulman doit avoir pour boussole le Coran et ne doit associer à Allah aucun autre dieu. C’est le premier pilier de la foi musulmane, et nous devons en être conscients à tout moment de notre vie », a souligné l’imam.
Dans ce contexte national marqué par des défis sécuritaires et humanitaire, Dr Kindo a également insisté sur l’importance du vivre-ensemble, de l’entraide et du patriotisme pour sortir le pays de cette impasse. « Nous sommes tous enfants du Burkina Faso. Nous n’avons pas d’autre pays. Il nous faut donc nous unir, avec les autorités, les chefs coutumiers, tous, pour sortir notre nation de cette épreuve que nous traversons. Multiplions les invocations, car nous, musulmans, n’avons que Dieu pour nous soutenir. Ayons aussi la foi que nos invocations seront entendus parce que c’est cela aussi la base», a-t-il exhorté.
Au-delà de la foi personnelle, l’imam a aussi mis l’accent sur les valeurs sociales que véhicule l’islam, en ces temps où le Burkina Faso cherche à renforcer son tissu social. « L’islam nous exhorte au vivre-ensemble, à l’acceptation de l’autre et à la tolérance. L’islam nous exhorte au partage et à l’entraide mutuelle. Ceux d’entre nous que Dieu a gratifiés d’une quelconque richesse doivent aider ceux qui n’en ont pas. Nous devons persévérer dans l’effort sur le droit chemin et dans l’accomplissement du bien envers nos semblables », a-t-il dit.
La cérémonie a enregistré la présence d’une délégation gouvernementale, composée du ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, son collègue des Mines et Carrières, Yacouba Isaac Gouba, ainsi que le ministre en charge de l’Enseignement secondaire, Dr Boubacar Savadogo.
Sexprimant au nom de la délégation, le ministre Aboubakar Nacanabo a souhaité une bonne fête de Tabaski à l’ensemble des fidèles musulmans. Il s’est surtout réjoui du message véhiculé par l’imam dans son sermon. Pour lui, les paroles du guide religieux viennent rappeler l’essentiel à préserver par ces temps difficiles notamment la paix, la cohésion et la fraternité. « Aujourd’hui, le président du Burkina Faso, son excellence, le Capitaine Ibrahim Traoré, nous a désignés pour venir communier avec les frères musulmans du mouvement sunite. Donc nous sommes venus pour cette prière et à la fin, nous avons écouté bien sûr le sermon de l’imam. C’est vraiment des messages de paix, des messages de tolérance, des messages de solidarité. Et c’est ça qui constitue les valeurs de l’islam », a-t-il confié à la presse à l’issue de la prière.
Face aux défis que traverse le pays, le ministre a également insisté sur la nécessité pour les Burkinabè de faire bloc face à l’adversité, indépendamment des différences. « Il est temps que les Burkinabè s’unissent davantage, pour beaucoup plus de cohésion, beaucoup plus de solidarité, beaucoup plus d’entraide. Parce que nous avons en face une certaine adversité, un ennemi qui veut déstabiliser le pays. Mais si nous nous mettons ensemble, quelles que soient les confessions religieuses, quelles que soient les croyances, il n’y a pas de raison que nous ne nous sentions pas victorieux. », a-t-il souligné.
Le ministre Nacanabo a également eu une pensée pour les hommes et femmes engagés au front. Il a invité à intensifier les prières à leur égard.
soulignons que cette prière donne le top départ des activités entrant dans le cadre de la fête avec notamment les immolations des béliers.
Oumarou KONATE
Minute.bf