Dans une déclaration le 27 août 2022, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Turquie, l’ambassadeur Tanju Bilgiç, a répondu aux propos du président français, Emmanuel Macron qui, lors de sa visite en Algérie le vendredi 26 août 2022, accusait certains pays dont la Turquie, d’être à l’origine de la propagation du sentiment anti-politique française en Afrique.
« Il est extrêmement regrettable que le président français, Emmanuel Macron, ait fait des déclarations visant la Turquie ainsi que dautres pays, lors de sa visite en Algérie », a véhément commenté l’ambassadeur Tanju Bilgiç dans sa déclaration.
Pour lui, il est « inaceptable que le président français Macron, ayant du mal à affronter son passé colonial en Afrique, notamment en Algérie, tente de s’en débarrasser en lançant des accusations contre d’autres pays, dont la Turquie ».
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères a relevé que la Turquie en tant qu’Etat « qui prône l’amitié plutôt que l’hostilité, et qui figure parmi les partenaires stratégiques de l’Union africaine a toujours développé ses relations avec I’Algérie et d’autres pays du continent africain ». Des relations, qui des déclarations du diplomate, parce que « fondées sur la confiance mutuelle et le principe du gagnant-gagnant », progressent dans le respect de la volonté des pays eux-mêmes.
Du reste, poursuit le représentant de la diplomatie turque, « si la France est d’avis qu’il y a des réactions contre elle sur le continent africain, elle devrait chercher la source de ces réactions dans son propre passé colonial et dans ses efforts pour poursuivre encore ces pratiques à travers les méthodes différentes, et elle devrait essayer de les réparer ».
Le gouvernement turc considère le fait pour la France de prétendre que ces réactions sont causées par les activités des pays tiers, « plutôt que d’affronter et de résoudre les problèmes liés à son propre passé » comme étant non seulement « un déni des faits sociologiques et de l’histoire, mais [aussi] reflète également la mentalité déformée de certains hommes politiques ».
« Nous espérons que la France atteindra le plus rapidement possible la maturité nécessaire pour faire face a son propre passé colonial sans accuser d’autres pays, y compris le nôtre », a conclu l’ambassadeur de Turquie.
Pour rappel, en visite officielle en Algérie vendredi 26 août dernier, Emmanuel Macron a soutenu que beaucoup de puissances émergentes qui aspirent à renforcer les liens avec le continent africain évoquent le passé colonial français pour liguer l’opinion africaine contre son pays. « Beaucoup d’activistes de l’islam politique ont un ennemi : la France; beaucoup des réseaux qui sont poussés en sous-main, qui par la Turquie, qui par la Russie, qui par la Chine, ont un ennemi: la France. Il y a un ennemi, c’est la France. Ça met tout le monde d’accord, c’est trop facile. Cela a peut-être été le combat de vos grands-parents, de vos parents, mais, partout en Afrique, on vous raconte des cracks, des carabistouilles », avait déclaré en substance le Président Français.
Ces sorties diplomatiques interviennent au moment où la politique française est de plus en plus contestée par la jeunesse. Et des accusations d’une jeunesse africaine manipulée, l’on se souviendra que l’ambassadeur français au Burkina, Luc Hallade avait traité d’« idiots utiles » ceux qui dénoncent la politique française en Afrique notamment dans le Sahel. Il s’était attiré une salve de critiques des Organisations de la Société civile parmi lesquelles certaines avaient même manifesté pour demander son départ malgré les excuses qu’il avait présentées au gouvernement.
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