Deux ans après avoir suspendu ses financements à l’Ouganda, la Banque mondiale a finalement revu sa position et acté depuis le vendredi 6 juin 2025, le dégel des prêts octroyés à ce pays d’Afrique orientale. Cette reprise de la coopération économique est la résultante d’un dialogue étroit entre l’institution de Breton Wood et les autorités ougandaises.
La Banque mondiale a décidé de reprendre l’octroi de prêts à Kampala, suspendu en 2023 suite à l’adoption d’une législation parmi les plus austères au monde à l’encontre des personnes lesbiennes gays bisexuelles et transgenres (LGBT).
En effet, cette loi a institué des sanctions contre les relations homosexuelles ainsi que la « promotion » de l’homosexualité. Précisément, elle prévoit la peine capitale pour le délit d’« homosexualité aggravée », peine toutefois non appliquée depuis plusieurs années.
En réaction à la promulgation de cette loi, la Banque mondiale avait jugé nécessaire de renforcer les dispositifs assurant le respect de ses normes d’inclusion et de non-discrimination dans les projets qu’elle finance. Chose qui avait poussé la Banque à suspendre ses nouveaux financements en faveur de l’Ouganda.
Mais, depuis lors, elle a engagé un dialogue avec les autorités ougandaises et diverses parties prenantes locales afin de concevoir et mettre en œuvre des mesures correctives. Ces dernières sont désormais considérées comme satisfaisantes, favorisant ainsi la reprise des projets en cours.
Par ailleurs, la BM a annoncé la préparation de nouveaux programmes dans des secteurs cruciaux, intégrant des mécanismes visant à prévenir toute forme de discrimination.
Selon l’ONG britannique Open for business, la suspension de l’aide par la Banque mondiale avait entraîné une perte annuelle se situant entre 586 millions et 2,4 milliards de dollars à l’Ouganda.
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