Face à la presse, ce vendredi 25 août 2023 à Ouagadougou la Fédération nationale des Tisseuses du Burkina Faso (FENATI-BF) a salué la décision du gouvernement d’introduire le port pagne local, Faso Dan Fani comme tenue scolaire dès la rentrée 2023-2024. La fédération a également exprimé ses inquiétudes sur des points comme la liberté laissée à chaque établissement pour le choix de son motif. Qu’en est-il exactement ?
« Un symbole de l’unité et de l’Intégrité burkinabè », c’est ainsi que les tisseuses au sein de la FENATI-BF conçoivent le pagne tissé local, le Faso Dan Fani (FDF). Cette « identité culturelle » continue de s’imposer à travers notamment la décision du gouvernement qui, en Conseil des ministres, le 09 août 2023, annonçait le port de ce pagne comme tenue scolaire dès la rentrée 2023-2024. Une nouvelle applaudie par les Burkinabè notamment les tisseuses, actrices de la réalisation de l’initiative. Pour autant, elle suscite « questionnements et inquiétudes » au sein de la FENATI-BF.
« Pour le reste du temps de la rentrée, en un mois et demi, est-ce possible de respecter le délai du port dès les premiers jours de la rentrée ? Comment trouver des structures ou acteurs fiables pour obtenir des russes FDF de qualité et en quantité ? Quelle caractéristique du pagne faut-il produire ? Quelle garantie pour que toutes les tisseuses puissent bénéficier du marché et de l’opportunité des tenues scolaires ? À quel prix s’achète le pagne réservé aux tenues scolaires ? », se demande Pauline Bafiogo/Ouedraogo, présidente de la FENATI-BF.

En effet, les conférenciers ont exprimé l’inquiétude de ce que « la diversité des motifs, selon chaque établissement ne va pas du tout faciliter le travail des acteurs ». « Le motif qui avait été proposé, qui avait plusieurs fois été modifié, pour être arrêté de commun accord entre le ministère en charge de l’éducation et les tisseuses n’a plus été retenu », ne comprend pas Thérèse Coulidiati, Responsable aux relations extérieures de la FENATI-BF.
Elle poursuit : « on avait arrêté un prix : 4 500 F CFA le pagne. Et si le fil était subventionné ou si on allait enlever les taxes sur le prix du fil, on allait faire le pagne à 4 000 F CFA. Mais ça, c’était un modèle sur lequel on avait travaillé. Maintenant, qu’on a dit que chaque établissement peut choisir son motif, si les responsables choisissent d’autres modèles avec trop de couleurs, le prix ne sera pas à 4 500 F CFA ».

Pour cela, les tisseuses disent n’avoir pas encore commencé à produire les pagnes, au point où elles s’interrogent sur la possibilité de satisfaire la demande d’ici à la rentrée, d’autant plus que jusque-là, aucun établissement ne leur a approché pour demander un motif. Mais que propose la fédération ?
La FENATI-BF pour un motif unique ou un motif par commune…
Prenant le cas de Ouagadougou seulement, les conférencières dénombrent plus de 200 établissements expliquant combien il est difficile de satisfaire chaque établissement avec son motif. Donc, la FENATI-BF propose « le choix d’un motif unique ou un motif par localité définie notamment par commune pour la phase pilote à l’exception des établissements ayant déjà un motif FDF auparavant ». Dans ce sens, Mme Bafiogo et ses camarades souhaitent la participation de toutes les tisseuses du pays en procédant par une répartition par région pour soutenir la production locale.
Pour éviter la surenchère, la FENATI-BF espère une harmonisation du prix des pagnes, invitant également les parents d’élèves à comprendre qu’ « à travers le monde entier, tout travail fait à la main est toujours plus cher que celui fait à la machine ».
En attendant, tout en fondant l’espoir que leurs propositions seront prises en compte, les tisseuses rassurent quant à leur engagement à donner le meilleur d’elles-mêmes pour satisfaire le gouvernement, les responsables d’établissement, les parents d’élèves et les élèves.
En rappel, le gouvernement a indiqué que pour cette année, phase pilote, le Faso Dan Fani comme tenu scolaire ne sera pas obligatoire, précisant qu’un élève ne sera pas renvoyé faute de tenue en Faso Dan Fani.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
Bonne initiative .Pour moi un seule motif pour tout Burkina.Souvent prenez exemple sur les autres aussi.
Merci
C’est bien mais ça sera difficile, je suis sur que la prix va augmenter. Et sa va contribué à l’abandon scolaire si les garde-fou ne sont pas prise.
C’est difficile de faire la promotion de quelque chose au Burkina. Nous avons vu le cas de kÔkô dunda de 1500f, actuellement le prix moyen est de 4500f. C’est dommage.
Y’a des gens qui sont impitoyable au Burkina et il faut que le gouvernement soit ferme sur les prix et la qualité du tissu sinon!!!