Pendant que la « crise du pain » est en voie de résolution, les boulangers et pâtissiers donnent de la voix sur, notamment, leurs conditions de vie et de travail. Le vendredi 27 mai 2022 à Ouagadougou, le Syndicat national des Boulangers et Pâtissiers a, au cours d’une conférence de presse, dénoncé le fait de n’avoir pas été associé à la rencontre entre les patrons de boulangeries et pâtisseries et le gouvernement pour défendre leurs intérêts.
Le Syndicat national des Boulangers et Pâtissiers du Burkina se félicite de l’accord trouvé entre l’Etat et les patrons de boulangeries et de pâtisseries et de la réouverture des boulangeries fermées, suite aux divergences nées de l’augmentation du prix du pain de 150 à 200 F CFA. C’est à l’issue d’une rencontre initiée par le premier ministre, Dr Albert Ouédraogo que les deux parties ont pu accorder les violons pour maintenir le prix du pain à 150 F CFA.
Toutefois, le Secrétaire général (SG) du Syndicat national des Boulangers et Pâtissiers du Burkina, Konomba Traoré a regretté leur non association à la rencontre pour une prise en compte de leurs préoccupations et intérêts.
En effet, M. Traoré a relevé « un recul » dans les conditions de vie et de travail des boulangers et pâtissiers, et ce, malgré la signature d’une convention en février 2017 qui « devrait améliorer » cela.
Précisément, il a expliqué qu’« auparavant, les boulangers tournaient en 3 équipes : de 6h à 14h, de 14h à 22h de 22h à 6h. » Et ce, « malgré la signature de la convention qui dit que la durée légale du travail est égale à 40 heures par semaine. » Mais dans les faits, Konomba Traoré a poursuivi en révélant que ce qui est en vigueur est « une procédure avec 2 équipes qui tournent de 18h à 6h du matin et de 6h du matin à 18h. »
En dépit de cela, le syndicat des boulangers et pâtissiers a fait savoir qu’il n’est pas question de payement des heures supplémentaires. « Dans ce secteur, c’est la raison du plus fort. Tu as le choix entre rester pour travailler et partir », a réagi M. Traoré sur la question.
Outre cela, le syndicat a égrené d’autres préoccupations. « Les gens ne sont pas déclarés à la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) ; il n’y a pas de visite médicale périodique : il n’y a pas de congés payés ; les repos hebdomadaires dans certaines boulangeries causent problèmes,M ; les salaires catégoriels ne sont pas respectés ; dans certaines boulangeries, alors que l’avancement est automatique, il faut faire une demande pour qu’on te l’accorde… », a dénoncé le SG du Syndicat des Boulangers et Pâtissiers du Burkina.
Les boulangers et pâtissiers pour l’application de la convention de 2017
« Quand ils (les 2 faîtières de boulangeries, ndlr) signaient pour faire passer le prix de la baguette de 130 à 150 F CFA, c’était pour payer les salaires conformément à ce qui est dit dans la convention », a rappelé M. Traoré. Il a alors déploré que ce ne soit pas le cas dans les faits.
Dans tout cela, les conférenciers disent faire face à des « licenciements abusifs. » « Le constat est qu’au moins, il y a un boulanger qui perd son travail chaque jour. Ce qui fait dans l’année, 365 boulangers licenciés par an, uniquement à Ouagadougou », ont-ils révélé.
Pour tout cela, les boulangers et pâtissiers se considèrent comme des « laissés-pour-compte » et estiment qu’ils avaient leur mot à dire à la rencontre entre le gouvernement et leurs patrons (le 26 mai, ndlr) pour une prise en compte de leurs intérêts.
Pour l’heure, le syndicat a annoncé une Assemblée générale le samedi 28 mai prochain pour décliner la démarche à suivre pour la prise en compte de leurs préoccupations. Il espère également trouver une oreille attentive auprès des autorités actuelles pour l’application effective de la convention.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf