Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, une ville très connue et même attirante dans la sous-région en matière de gastronomie grâce au délicieux « poulet flambé », appelé couramment « poulet bicyclette ». Selon les chiffres fournis par le ministère de l’élevage, ce sont environ 80.000 poulets qui sont tués dans la seule ville de Ouagadougou contre 50.000 à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays. Une activité qui apporte quotidiennement environ 390 millions de FCFA, à partir des deux villes, dans l’économie nationale si l’on considère le prix de chaque poulet d’au moins 3.000F. En plus du poulet , c’est toute une multitude de viande différente qui est grillée dans les différentes localités du pays. Mais comment fonctionne les entreprises de grillades autour de ce business ? Une équipe de www.minute.bf a rencontré quelques spécialistes de la grillade un peu partout dans la ville de Ouagadougou pour en savoir davantage sur les différents mécanismes du travail.
Première étape de notre périple, chez « TZ Grill », une entreprise de grillade située au quartier Wemtenga. Là-bas, 03 types de viandes grillées sont proposées aux clients : la viande de bœuf, celle du mouton et le poulet. Tous ces animaux sont issus de l’entreprise d’élevage appelée « TZ Store ». En clair, « TZ Grill » est née pour transformer les produits de « TZ Store », a fait savoir le promoteur des deux entreprises, Ibrahim Nebié alias Tigme Zama.
« Au tout début, nous étions dans la production et dans la commercialisation des animaux et aujourd’hui, nous sommes dans la transformation. C’est juste une suite logique de ce que nous faisions parce qu’on s’est dit que la tendance actuelle, c’est de transformer avant de vendre », a-t-il expliqué.
Et pour le moment, la transformation marche bien chez les entreprises « TZ ». L’engouement autour des morceaux de viande que nous avions constaté à notre passage démontre que Ibrahim Nebié n’a pas eu tort de se lancer dans la transformation de ses produits pastoraux. « Nous travaillons toujours à offrir ce que les gens veulent. On étudie l’assiette et on propose. On est d’abord des consommateurs donc on se met dans la peau du client et en fonction de cela, on propose. À chaque fois, on essaie d’améliorer pour que ce soit le type de cuisson, l’assaisonnement, et même le service », a souligné le promoteur de TZ Grill pour justifier l’engouement autour de sa grillade.
Par jour, c’est au moins 5 moutons et une dizaine de poulets qui passent au feu à TZ Grill pour le grand bonheur des amateurs de la bonne cuisson.
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De TZ Grill, l’équipe de Minute.bf a mis le cap sur le quartier Bendogo pour visiter l’entreprise de grillade « Namalgb-zanga Service » pilotée par Somaïla Ouangré. À la différence de TZ Grill, Namalgb-zanga Service s’est spécialisé dans la grillade de la volaille (poulet et pintade) et le poisson. Sur place, une équipe de près de 8 personnes s’active par jour pour satisfaire la clientèle. Pour les week-ends, c’est au moins 40 poissons et 60 poulets qui sont grillés avec un style et un goût « unique » dont seule cette entreprise de grillade a le secret.
« Dans le métier, chaque entreprise à sa manière de faire sa grillade. Chez nous, ici, notre grillade a un goût spécial que vous ne trouverez nulle part ailleurs », a relevé M.Ouangré, responsable de Namalgb-Zanga Service. Et ce ne sont pas les clients qui diront le contraire. « A chaque fois que j’ai quelque chose en poche, je viens ici chercher un poulet pour aller manger avec ma famille. Ça fait maintenant près de 5 ans que je viens payer le poulet flambé ici », nous a confié sur place M. Traoré, un fidèle client de Namalgb-Zanga service.
« Nous n’utilisons pas les cubes magies pour notre grillade »
À quelques kilomètres de Namalgb-zanga Service se trouve l’entreprise de grillade « Bonne Volaille Grillée » au quartier zone 1, non loin de la pédiatrie Charles De Gaulle. Cette entreprise, à la différence des deux premières, a décidé de travailler uniquement sur les poulets.
En voiture ou à moto, les clients affluent chaque soir chez « Bonne Volaille Grillée » pour acheter le poulet flambé. Là-bas également, il n’y a pas de secret particulier pour attirer la clientèle, nous a confié le patron des lieux, Houda Sawadogo. Mais il y a bien un petit détail dans le processus de la cuisson qui pourrait intéresser bon nombre de personnes. « On n’a pas de secret particulier. C’est juste que les clients apprécient notre manière de faire et une fois que quelqu’un vient acheter nos poulets, il revient demain encore s’il a besoin. Aussi, nous n’utilisons pas les cubes magies pour notre grillade. Nous utilisons de l’huile seulement », a-t-il expliqué. A en croire M.Sawadogo, ce sont près de 100 poulets qui sont vendus par jour et surtout les week-ends à « Bonne Volaille Grillée ». Une activité qui lui permet, selon ses dires, d’assurer les charges de sa famille et la masse salariale de ses employés.
Les entreprises de grillades que nous avons visitées travaillent pour la plupart sur les poulets de race locale. Mais force est de reconnaître que cette race est de plus en plus menacée de disparaître avec l’avènement des poulets de chairs ou race exotique. Pour promouvoir la race locale, le Gouvernement burkinabè à travers le ministère en charge de l’élevage a dévoilé le 11 novembre 2022, le logotype d’un label dédié au « poulet bicyclette », le poulet local grillé.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf
