Le Mouvement Servir et non se servir (SENS) a tenu une Assemblée générale souveraine, les 11 et 12 juin 2021 à Ouagadougou autour du thème : « La place du Mouvement sens dans l’échiquier politique national et panafricain ». Cette première activité d’envergure qui se tient après les élections du 22 novembre 2020 a été l’occasion pour le mouvement de mettre en place sa Coordination nationale en remplacement à celle provisoire qui fonctionnait depuis le lancement du mouvement en août 2020.
« Faire la politique autrement », rompre avec les vieilles habitudes politiques en ayant pour boussole et fondement sa devise « Servir et non se Servir », tel est l’essence même du mouvement lancé par des figures de la société civile burkinabè dont Me Guy Hervé Kam, le Cinéaste Rasmané Ouedraogo dit Raso, etc.
Quelques10 mois après la création du mouvement qui a participé aux législatives du 22 novembre 2020, ses animateurs ont jugé bon de le redynamiser, en organisant une Assemblée générale (AG) souveraine ces 11 et 12 juin 2021. Cette AG a été sanctionnée par la mise en place d’une nouvelle Coordination nationale en remplacement de celle provisoire.
Et comme au lancement du mouvement, c’est encore Me Kam qui a été plébiscité à la tête de la coordination composée de 25 membres.
Cette nouvelle équipe dirigeante aura la lourde charge de tirer les leçons de la participation du mouvement aux législatives passées pour relever les défis électoraux à venir. A ce sujet, prenant la mesure des responsabilités à lui confiées, Me Kam s’est voulu rassurant : « nous sommes allés, nous avons vu et nous avons appris ».
Parlant de l’expérience du mouvement SENS aux législatives passées, d’où il n’a eu aucun siège, Rasmané Ouedraogo, le Secretaire national à la promotion de la culture du mouvement a déploré le fait que « des étudiants, futurs dirigeants de ce pays prennent goût à se faire acheter pour 2000 F CFA, pour un bon de repas et un plein d’essence ». « C’est un signe affligeant et désespérant », regrette le cinéaste.
Le SENS appel au patriotisme pour relever les défis du moment
En outre, revenant la gouvernance actuelle, c’est un procès sans complaisance que M. Ouedraogo a établi. « Notre nation est émasculée, honnie, livrée aux djihadistes. L’incisvisme a trouvé son terreau. Il y a longtemps que ceux qui sont censés nous diriger et faire notre bonheur sont devenus des prédateurs, le pays est devenu une montagne de viande et c’est à la qualité de son couteau que le partage se fait et les parts sont définies », a dénoncé Rasmané Ouedraogo, invitant les membres du mouvements à développer en eux des qualités d’illustres personnes comme Cheick Anta Diop, Patrick Lumumba, Thomas Sankara et tous ceux qui sont tombés pour libérer l’Afrique et non de verser dans « la démagogie, la corruption, le vol… »
Sur ces questions, le Coordonnateur national du SENS s’est voulu « optimiste ». En effet, si le mouvement n’a pas gagné de siège aux législatives du 22 novembre dernier, M. Kam, lui, pense qu’il n’a « rien perdu », qu’il a gagné « le cœur de milliers de Burkinabè ».
Ainsi, de leur option d’une « politique autrement », il s’est agi pour Guy Hervé Kam et ses camarades, de « proposer une alternative à toutes ces pratiques politiques inaptes à apporter le changement (…), qui ont installé dans nos mentalités le désenchantement, le dégoût et le fatalisme vis-à-vis de la politique ».
Pour ce faire, « la lutte ne fait que commencer et nous avons des pyramides à bâtir », a lancé le Coordonnateur national du SENS à l’endroit de ses camarades à qui il a rappelé la nécessité de faire preuve de « patriotisme ».
Pour finir, Me Kam a invité ses camarades à plus de dynamisme pour être au rendez-vous des défis à venir dont les élections locales de 2022 et les élections générales de 2025.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
