mercredi 30 avril 2025
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Mémoire de Master : Eléonore Kocty explore les enjeux du métier d’artiste-interprète dans le cinéma burkinabè

L’actrice-comédienne, Eléonore Raïchatou Tompoua Kocty, a soutenu son mémoire de fin de cycle de Master en Art, gestion et administration culturelle (AGAC), ce mardi 15 avril 2025, à l’Université Joseph Ki-Zerbo. À l’issue de sa présentation, le jury a jugé le travail recevable en lui décernant la mention « Très bien » pour une note de 17/20.

« Pratiques du métier d’artiste-interprète de cinéma au Burkina Faso : état des lieux, défis et perspectives », c’est ce thème qu’Eléonore Kocty a opté d’analyser pour l’obtention de son diplôme de Master en Art gestion et administration culturelle (AGAC). Après plusieurs mois de recherches et d’analyses scientifiques, elle a défendu les résultats auxquels elle est parvenue, dans la matinée de ce mardi.

Eléonore Kocty présentant les résultats de ses recherches

Dans son travail, il s’est agi pour l’impétrante d’explorer dans un premier temps les éléments qui sous-tendent la pratique du métier d’artiste-interprète au Burkina Faso notamment dans le volet cinématographique. L’étude a consisté en outre, à faire l’état des lieux, les défis qui peuvent être relevés, puis, les perspectives en vue de mieux améliorer la pratique dudit métier. À en croire l’étudiante Kocty, il a été question pour elle de s’attaquer aux problématiques de sa profession avec le regard d’une scientifique.

Il en ressort que les défis de l’artiste-interprète demeurent entre autres l’étroitesse du marché et le manque du financement, l’indisponibilité d’écoles spécialisées de formation, la non maîtrise de la réglementation.
« Je suis artiste-interprète moi-même et j’ai toujours été préoccupée par les artistes qui ne savent pas mettre des mots sur les problématiques qui concernent leur domaine. Et moi, étant artiste-interprète, je me suis dit que je devrais innover étant donné qu’il n’existe pas encore de travaux scientifiques qui parlent du métier d’artiste-interprète du cinéma. Donc, j’ai voulu justement innover en prenant en exemple mon propre métier et en mettant des mots sur les problématiques qui minent le métier », a-t-elle déclaré toute heureuse à l’issue de la délibération du jury.

Une vue des membres du jury

En termes de perspectives, l’étudiante a proposé un système de valorisation de l’artiste-interprète. Il s’agit de la mise en exergue de la formation spécialisée, une grille salariale, des allocations, une assurance santé, et la reconnaissance même du statut, qui, du reste, connaîtra une amélioration avec une loi portant statut de l’artiste au Burkina Faso.

En clair, ses analyses ont abouti à la mise en lumière de la dynamique du métier, c’est-à-dire la formation et la politique économique qui guide le métier. « Quel est l’état de la formation au niveau des artistes interprètes au Burkina Faso? Dans quel marché les artistes se trouvent-il? Quelle est la régularité de l’offre de travail, l’usage par exemple des outils, à savoir les agences artistiques, les outils de promotion de l’image et de la carrière? Quel est l’état de l’utilisation de ces outils-là pour la promotion et la valorisation du métier à l’échelle individuelle? J’ai fait un état des lieux, j’ai rencontré les artistes et j’ai établi mes tableaux, mes graphiques et c’est cela que j’ai présenté dans mon document », a-t-elle expliqué.

Parents, amis et connaissances se sont mobilisés pour la soutenir

L’impétrante a également fait savoir que les conclusions de sa recherche montrent que les artistes ne sont pas véritablement impliqués dans la dynamisation de leur secteur d’activité. « Mes analyses, les conclusions de mon travail, m’ont montrées comment nous-mêmes, artistes-interprètes, nous organisons justement la clochardisation du métier en ne nous intéressant pas par exemple à la formation, à la communication et en étant la plupart seulement des gens qui réclament de meilleures conditions de vie. Alors que nous devons participer activement à l’amélioration de nos conditions de travail et de vie sociale », a-t-elle conclu.

L’originalité du sujet appréciée par le jury…

Interrogé par la presse sur le rendu de l’étudiante, le jury par la voix de son président, Pr Yves Dakouo a loué le travail de l’impétrante. « Je pense que la première chose qui a marqué le jury, c’est d’abord l’originalité de cette recherche. Nous sommes dans un département des lettres, et très souvent, les travaux portent sur le produit fini, notamment sur le cinéma, le film, la qualité, la poétique du film, mais nous, nous posons rarement de questions sur ce qui se passe en amont. Donc la recherche nous oriente vers le statut des acteurs du cinéma, ceux qui incarnent, qui portent l’action du cinéma, parce qu’il n’y a pas de cinéma sans acteurs. C’est eux qui sont la face visible du cinéma. Donc c’est une recherche qui permet de faire l’état des lieux, de la place des artistes dans notre société », a déclaré le Pr Yves Dakouo.

Pr Yves Dakouo, appréciant le travail de l’impétrante

Le document est adressé, de son point de vue, à tous ceux qui sont dans la chaîne du cinéma. « Il y a des propositions qui sont faites et qui sont adressées à toutes les composantes, aussi bien au ministère, à l’état lui-même, aux organisations faîtières du cinéma et à chacun des interprètes du cinéma », a fait savoir le Pr Dakouo.

Pour information, cette soutenance a connu la présence de plusieurs artistes-interprètes.

Jean-François SOME

Minute.bf

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