Le niveau de remplissage du barrage de Goinré, à Ouahigouya, cette saison pluvieuse est faible et inquiétante dans un contexte où la pénurie en eau peut à tout moment frapper le chef lieu de la province du yatenga. Cette situation avait conduit les autorités en charge de l’eau de la region du nord à initier un atelier avec tous les usagers du barrage pour parler de la rationalisation de l’utilisation de son eau. Ce jeudi 13 janvier 2021, à l’initiative de la Direction régionale de l’office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), les autorités régionales ainsi que la Direction régionale de l’Eau et de l’Assainissement se sont rendues sur le site du barrage pour constater l’applicabilité des conclusions de l’atelier qui s’était tenu le 18 novembre 2021.
Selon des informations en possession d’Evariste R. Zongo, Directeur régional de l’Eau et de l’Assainissement de la région du Nord, « le niveau de remplissage du barrage de Goinré, à la date du 30 novembre 2021 était de 16%. Pourtant, en 2020 à la même date il était de 98% ». A l’analyse de ce propos, l’on fait le constat d’un écart criard.
Eu égard de cet écart de taux de remplissage, la Direction régionale de l’Office national de L’Eau et de l’Assainissement (ONEA) de la ville de Ouahigouya (région du Nord, province du Yatenga) avait initié un atelier de sensibilisation, le 18 novembre dernier au Conseil Régional. Cet atelier a réuni l’ensemble des usagers dudit barrage et les services techniques en charge de sa gestion.
Au sortir de cette rencontre, les différents participants avaient arrêtés des conclusions consensuelles. A terme, celles-ci devraient être une panacée au déficit du barrage. Ce déficit est dû aux multiples exploitations mais aussi et surtout à la mauvaise pluviométrie de la saison écoulée.
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Le 15 décembre 2021, le gouverneur de la région du Nord, par l’arrêté N⁰ 2021- 121/MATD/RNRD/GVR-OHG/SG portant restriction des usages de l’eau du barrage de Goinré a codifié les conclusions consensuelles issues de la rencontre du 18 novembre. Ce jour, 13 janvier 2022, à l’initiative de la Direction régionale de l’ONEA, les autorités régionales ainsi que la Direction régionale de l’Eau et de l’Assainissement se sont rendues sur le site du barrage pour constater l’applicabilité de l’arrêté sus-mentionné. L’équipe sur les lieux a fait le constat que nombre de points consensuels ne sont pas respectés suivant les termes de l’arrêté du Gouverneur.
On y remarque des exploitants qui préparent de nouvelles emblavures, des plants qui poussent allègrement dans le lit du barrage. Fort de ce constat, les autorités régionales entendent poursuivre la lutte à travers des sensibilisations. Lesquelles sensibilisations, visent à convaincre les usagers quant à l’intérêt qu’il y a de rationaliser les prélèvements au regard du présent bilan hydrique.
Certains usagers ont accueilli cet arrêté comme un coup de massue sur leur tête. Cependant, eux-mêmes reconnaissent que le barrage n’est pas à son niveau de remplissage d’antan. Ils affirment que les surfaces que l’équipe de contrôle foulait actuellement n’étaient pas accessibles à pied l’an dernier à cette même date. Les maraîchers disent être « conscients de l’ampleur du problème ». Mais étant donné qu’ils ne vivent que de cette activité, ils disent ne pas savoir à quel Saint se vouer.
La Police de l’eau, partie prenante de l’équipe de contrôle, compte opérer des sorties de contrôle hebdomadaire les jours à venir. Dramane Kindo, chef de service de la police de l’eau du Nord soutient que « des actions iront dans le sens de la sensibilisation » afin que les usagers aient la volonté d’appliquer d’eux-mêmes l’arrêté.
Samuel Ouédraogo (Correspondant)
Minute.bf