Le président de la transition, président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba a rencontré les responsables des médias (directeurs et rédacteurs en chefs) ce jeudi 14 avril 2022 à la Salle polyvalente du palais présidentiel, Kossyam. L’objectif était d’échanger avec eux sur le type de communication qu’il devrait y avoir dans ce contexte de lutte antiterrorisme.
Le journaliste, selon le président Damiba, doit savoir communiquer dans ce contexte de lutte contre le terrorisme. Il faut, poursuit-il, mettre en œuvre le rôle social du journaliste. Chaque journaliste, selon le président du Faso, doit « porter le rôle social du journaliste avec fierté ».
Après avoir planté ce décor, le président du Faso a rappelé que « le phénomène du terrorisme est interne », même s’il a reconnu qu’il y a peut-être des influences extérieures, au-delà de nos frontières. « On combat moins des étrangers que des nationaux », a-t-il dit. Selon son explication, la plus grande partie des combattants terroristes et leurs complices sont des Burkinabè qui ont pris des armes contre leur nation pour plusieurs raisons, certains pour se venger, d’autres pour des intérêts, etc. Dans le Soum comme dans la Tapoa, etc., les acteurs qui s’opposent (armée comme terroristes), sont des Burkinabè, affirme le président Damiba. « Des familles mettent leurs enfants dans les membres des terroristes pour pouvoir vivre dans la tranquillité », confie le l’actuel locataire de Kossyam, ajoutant que la réalité est que « nos communautés ont du mal aujourd’hui à vivre ensemble, à cohabiter ou à collaborer ». Ce schéma d’action, souligne le président, empêche l’armée à trop communiquer. « Malheureusement, les populations pensent que ce sont les forces armées qui subissent le plus », regrette Paul-Henri Sandaogo Damiba. Il estime donc que dans cette guerre, la communication doit être « calibrée ».
Pour ce faire, les autorités de la transition ont opté pour une autre forme de communication. Cette nouvelle donne devrait se faire sans étaler les différents acquis des forces armées nationales sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. « Nous comptons sévir contre ceux qui ne veulent pas la paix. En même temps, nous allons accueillir et réinsérer ceux qui veulent déposer les armes », a expliqué le président. Il affirme que le dialogue avec les groupes armés terroristes dont il est question est loin d’être du marchandage. Ce sera un dialogue avec des « frères burkinabè » pour que ceux qui désirent déposer les armes puissent revenir à la maison et qu’un système soit mis en place pour leur réinsertion.
Pour le président, la lutte contre le terrorisme devrait avoir un nouveau visage, elle devrait se faire autrement en changeant de méthode. « Si tuer pouvait ramener la paix, je pense qu’il y a eu au Burkina Faso, plus de morts que l’on peut imaginer. Si c’est tuer qui pouvait régler la question du terrorisme, à l’heure actuelle, tout était réglé », a souligné le chef suprême des Armées.
Tout compte fait, le président du Faso dit être convaincu que les résultats attendus de sa gestion seront atteints. « L’idéal que nous poursuivons, nous allons l’atteindre. (…) Nous sommes convaincus que nous allons atteindre les résultats pour lesquels nous nous sommes engagés. Ce ne sera pas simple mais nous sommes convaincus que les résultats seront atteints. Nous allons atteindre la stabilité », a rassuré le président du Faso.
Il a donc invité les journalistes à une communication qui ne va exposer ni les forces de défense et de sécurité ni les populations. La transition, pour lui, se veut une nouvelle forme de gestion orientée vers la réussite et la stabilité du Burkina Faso.
Armand Kinda
Minute.bf