Les habitants du non-loti Yaoghin Nord, dans l’arrondissement 3 de Ouagadougou (Boulmiougou) ont encore donné de la voix, le mardi 5 juillet 2022, dans l’affaire du foncier qui les oppose au propriétaire du Lycée privé polytechnique du Kadiogo (LPPK). Par cette lutte portée par l’Organisation démocratique de la Jeunesse (ODJ) de la sous-section de Boulmiougou, il s’est agi d’inviter les autorités à se pencher sur ce litige foncier. Les populations réclament un dédommagement de la part du promoteur du LPPK pour leur terrain, ou, à défaut, accepter les laisser chez eux.
Tout a commencé un 12 octobre 2020 lorsque les habitants de Yaoghin Nord ont constaté devant leurs portes, une équipe de topographes accompagnée par des employés du LPPK. C’est ainsi que les populations ont appris que le propriétaire du LPPK avait dépêché ladite équipe pour « borner son terrain. »
Appelé devant le chef de Zagtouli, le propriétaire du LPPK, aux dires de Kalidou Traoré, président de l’ODJ de la sous-section de Boulmiougou, a fait comprendre que « le terrain ne lui appartient pas, mais comme il veut faire les papiers de son école et que sa superficie est insuffisante, il voulait délimiter la zone de telle sorte qu’elle atteigne celle demandée par les autorités. »
Alors que le chef de Zagtouli avait proposé au promoteur du LPPK « de leur trouver des parcelles », Kalidou Traoré et ses camarades ont regretté le fait qu’il n’y ait pas eu de suite malgré le recensement de toutes les concessions concernées. A ce propos, M. Traoré a souligné que ce sont 69 foyers qui sont concernés.
Par la suite, les habitants de Yaoghin Nord disent avoir appris du propriétaire de LPPK qu’« il n’a pas de parcelle à donner à quelqu’un. »
Et contre toute attente, les plaignants disent avoir été contactés par un huissier de justice, leur « sommant de déguerpir des lieux dans un délai de 8 jours. » Mais, cela fait 2 ans selon M. Traoré, que dure ce délai de 8 jours, même si la situation n’est toujours pas décantée.
Pis, appelés par la gendarmerie nationale, les habitants de Yaoghin Nord seront informés que le procureur leur a instruit d’accompagner une équipe pour le bornage du terrain. Et c’est devant le procureur que Kalidou Traoré et ses camarades affirment avoir été « surpris » de voir le promoteur du LPPK, accompagné de son avocat, présenter « un document montrant que le terrain lui a été attribué. »
Un dédommagement ou leur terrain…
« Ce jour, le procureur nous a fait savoir qu’il est impossible d’avoir une attribution avant bornage et que si c’est le cas, c’est que la procédure d’attribution n’a pas suivi les voies légales », se rappelle encore le président de l’ODJ sous-section de Boulmiougou. Dans leur démarche auprès de la mairie de l’arrondissement 3, les conférenciers affirment avoir appris que « le promoteur a effectivement ses papiers en (leur) présentant un arrêté datant de 2020, venant du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, signé par le Directeur de cabinet dudit ministère. »
Par la suite, c’étaient les événements du 26 mars 2022 où les habitants de Yaoghin Nord concernés par ce litige foncier disent avoir été « assaillis par une centaine de gendarmes. »
Ainsi, a déclaré M. Traoré : « ce que nous reprochons au propriétaire de l’école, c’est de vouloir retirer nos biens à son profit. Nous ne sommes pas d’accord et voulons que la justice fasse la lumière pour juger ceux qui sont impliqués et les condamner. »
En clair, les conférenciers qui ont invité les autorités à se pencher sur la question, ont posé deux conditions. Ils demandent, soit « un dédommagement de toutes les concessions sur l’espace concerné », soit de les laisser sur leur terrain.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf