mercredi 11 décembre 2024
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Construction de la cité communale à Raguitenga : Des jeunes demandent la remise à plat des négociations

Le projet de construction de la cité à Raguitenga dans la commune de Korsimoro est loin d’avoir l’assentiment de la jeunesse de cette localité située à environ 70 kilomètres de la capitale burkinabè. Le samedi 5 septembre 2020, ces jeunes sont montés au créneau, au cours d’une conférence de presse organisée à Korsimoro, pour demander la « remise à plat des négociations » et l’implication des jeunes dans les différentes négociations avant la réalisation de ce projet.

« C’est un grand projet qui pourrait changer l’avenir des enfants de Korsimoro. Ce sera une cité comme les autres mais pas pour un seul individu. Ce sera pour l’ensemble des fils et filles de Korsimoro. C’est un projet qui va générer de l’argent et cet argent sera utilisé pour le développement de la commune », avait expliqué Jacques Ousseni Ouédraogo, maire de la commune de Korsimoro qui réagissait aux inquiétudes du Tengsoaba de Raguitenga lorsque www.minute.bf s’y était rendu pour comprendre ce qui divise dans ce projet.

Prenant au mot les inquiétudes du Tengsoaba de Raguitenga, même si le maire avait assuré que toutes les promesses seront respectées dans de plus brefs délais pour le grand bonheur des populations de Raguitenga, les jeunes de la localité ont exigé, désormais, à être associés aux négociations, réclamant ainsi la remise à plat des négociations déjà tenues, pour repartir sur des bases qui pourront aussi bénéficier à la jeunesse dont une partie avait été écartée sur les questions de dédommagement.

Les jeunes de Raguitenga ont demandé la reprise sans condition des négociations

La question du développement local prend son envol de la décentralisation inscrite dans la constitution de juin 1991 qui stipule à son article 143 que « le territoire du Burkina Faso est organisé en collectivités territoriales ». Son article 144 précise que « la loi organise la participation de la population à la libre administration des collectivités territoriales ». Partant de cet éclaircissement de l’article 144 de la constitution de juin 1991, Moumini Sawadogo, natif du village de Raguitenga, porte-parole des jeunes à cette conférence de presse, a déduit qu’une décision de développement de la collectivité demeure une œuvre de tous. « Autrement dit, on ne doit pas penser à une politique de développement sans prendre en compte les jeunes, les adultes, les hommes, les femmes et même les partenaires stratégiques », a-t-il fait savoir.

Au vu de tout cela, pense-t-il que « la politique de la construction de la cité communale reste inopportune » parce que plusieurs personnes, à l’en croire, n’ont pas été prises en compte dans les négociations. « Ce projet traité principalement entre les responsables coutumiers et les autorités communales n’a pas eu l’avis de la jeunesse des villages concernés qui, pourtant, constitue la majeure partie des habitants. En outre, c’est cette jeunesse qui est la potentielle héritière des terres que les vieux veulent céder », fulmine M. Sawadogo.

Vidéo- Les jeunes de Raguitenga demandent la reprise sans délai des négociations avec l’implication de la jeunesse

Le projet qui devrait s’étendre sur 415 hectares, selon les explications des conférenciers, fera déplacer environ un millier de personnes et arrachera plus de 200 terres cultivables aux populations. Mais le dédommagement en lui-même, présente aussi « beaucoup de failles », font remarquer les jeunes du village de Raguitenga. En effet, à les écouter, chaque ménage ou chaque jeune ayant plus de 18 ans n’aura pas une parcelle (sauf les chefs de concession) ; le village sera déplacé plus loin de la route nationale 3 qui était considérée comme un facteur de développement.

Le village de Raguitenga a été choisi pour la construction d’une cité communale

« Nous ne sommes pas d’accord pour certaines décisions prises en cette saison des pluies. Beaucoup de personnes ont été interdites de cultiver afin de faciliter le travail du projet, malheureusement, une compensation n’a pas été prévue pour ces personnes qui seront à la porte de la famine l’année prochaine », a regretté le principal conférencier qui appelle les autorités communales et l’ensemble de tous les acteurs engagés dans ce projet, sur certaines questions.

Pour ce faire, les conférenciers réclament la reprise sans conditions des négociations avec la pleine implication de la jeunesse ; la révision des dédommagements prévus ; la prise en compte des jeunes ayant 18 ans et plus dans l’octroi des parcelles ; la baisse du prix des parcelles pour permettre aux jeunes de la commune d’en bénéficier et le respect du calendrier de dédommagement.

Armand Kinda
Minute.bf

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