Les avocats du prévenu Vincent Dabilgou ont animé un point de presse ce mercredi 22 mars 2023 à Ouagadougou pour donner les raisons qui les ont poussés à se déporter du dossier de leur client.
Les avocats ont décelé trois « violations graves » dans l’exécution du métier d’avocat et de la « persécution » dont fait cas l’ancien ministre Vincent Dabilgou.
Premièrement, les avocats ont déclaré que l’instance judiciaire, a fait « tracer toutes les communications » entre le prévenu Vincent Dabilgou et ses conseils. « Alors qu’il ne lui a pas été retenu son téléphone portable durant sa période de garde à vue. Cela bien avant qu’une note vienne le lui interdire. Donc lesdites conversations entre Vincent Dabilgou et ses avocats, ont été versées dans le dossier », a expliqué Me Christophe Birba. C’est, selon lui, une « violation grave dans l’exécution du métier d’avocat et de la persécution dont fait cas l’ancien ministre Vincent Dabilgou », dénoncent ses avocats.
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« C’est un scandale injustifiable. C’est inadmissible en tant que avocat de voir ses conversations être versées dans un dossier », ont-ils clamé.
Deuxièmement, les avocats ont précisé que Vincent Dabilgou est jugé pour sa gestion en tant que ministre. « La Constitution dit que c’est la Haute cour de justice seule qui peut juger un ministre. Le TGI Ouaga 1 ne peut pas juger un ministre. Il n’y a que la Haute cour qui peut priver Vincent Dabilgou de sa liberté. Sa détention est donc arbitraire. C’est une violation des droits humains », a déclaré Me Birba.
Troisième violation « criarde », selon les avocats, concerne la procédure de mise en accusation dont la levée de l’immunité de Vincent Dabilgou.
« Les présentes poursuites sont orientées vers des intérêts occultes. C’est tout sauf le droit. Vincent Dabilgou est prêt à répondre de sa gestion mais dans le respect de ses droits », a insisté Me Christophe Birba.
Ce dernier s’est voulu ferme : « Les avocats de Vincent Dabilgou s’indignent et interpellent solennellement le Conseil constitutionnel sur la violation du droit et de la justice ».
« Nous nous sommes déportés du dossier parce que le métier d’avocat est menacé. Les échanges d’un avocat sont confidentiels. C’est un danger pour l’avocat et pour sa profession. C’est la raison ultime qui nous a le plus outrés à nous retirer », a justifié Me Ambroise Farama.
A la question de savoir si les avocats du ministre Dabilgou sont prêts à repartir défendre leur client, si toutefois leurs inquiétudes sont levées, Me Farama a répondu : « nous vous avons donné les raisons de notre départ. Si lundi il y a de meilleures garanties, nous apprécierons. Mais pour l’instant, nous observerons la réaction des autres parties ».
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Mathias Kam
Minute.bf