samedi 27 juillet 2024
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« Je vous assure qu’il n’y aura pas une deuxième transition au Burkina », (Massourou Guiro)

Votre organe Minute.bf a rencontré Massourou Guiro, chargé de communication du Mouvement Plus Rien ne Sera Comme avant (MPRSCA). Il était question au cours de cet entretien avec ce membre de la société civile, de la tenue ou pas des élections à venir quand on sait que cette question alimente aujourd’hui tous les débats.

Pour M. Guiro, il n’est pas question de reporter les élections. Si cela arrivait, « Roch va (les) voir sur son chemin » et devra « assumer les conséquences qui vont s’ensuivre », menace-t-il.

Minute.bf: Des voix s’élèvent pour demander le report des élections de 2020. Il s’agit notamment de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), de l’Opposition non affiliée (ONA). Quelle est la position du MPRSCA ?

Massourou Guiro: Nous on se dit que tous ceux qui sont en train d’appeler au report des élections, c’est de bonne guerre mais nous pensons que le pays ne mérite pas cela. Nous ne méritons pas ce que les politiciens sont en train de nous faire subir actuellement. Nous le disons sans détour, il faut que l’on respecte la constitution et il faut que le président du Faso fasse en sorte que les élections se tiennent à bonne date. Si des politiciens par rapport à leurs intérêts pensent qu’aujourd’hui on peut reporter les élections pour qu’ils y gagnent quelque chose, nous estimons qu’ils sont en train de tuer le peuple burkinabè pour rien. Ces gens-là ont plutôt intérêt à se préparer pour aller aux élections au lieu d’envoyer des arguments cachés. Ce qui est sûr, nous disons tout simplement qu’il n’est pas question de reporter les élections parce que des personnes ont des calculs politiciens, parce que certains politiciens savent que s’ils vont aux élections ils vont perdre. Alors là, nous disons: pas question ! Nous les voyons venir, ces gens-là veulent d’une transition pour mieux viser le poste présidentiel.

Minute.bf: Comment faire des élections pendant qu’une partie du pays est occupée et contrôlée par les terroristes ?

Est-ce que nous avons essayé de lutter ensemble contre le terrorisme? Et quand est-ce que le terrorisme va finir ? Dans deux ou trois ans ? Vous le savez ? C’est aussi cela la question. Ceux qui disent de reporter les élections savent quand est-ce que le terrorisme va finir ? Le Mali et le Niger qui sont dans la même situation que nous ont fait comment pour organiser les élections. La Côte d’Ivoire a connu une guerre qui a fait des milliers de mort mais le pays a pu tenir ses élections. Inspirons nous de l’expérience de tous ces pays pour organiser sereinement nos élections car si on reporte ces élections, nous donnons plus de force aux terroristes.

Minute.bf: Est-ce que vous ne craignez pas qu’il y ait des problèmes dans l’organisation de ces élections si les acteurs ne s’entendent pas sur sa tenue?

Massourou Guiro : Mais de quels acteurs parlez-vous ? Le CFOP est d’accord et la majorité est d’accord, ou se trouve le problème ?

Minute.bf: Il y a l’opposition non affilié (ONA), il y a la CODER qui pensent plutôt que la priorité actuellement pour le Burkina ce ne sont pas des élections mais la cohésion sociale, la sécurité, le retour des réfugiés dans leur localité, bref…la paix

Massourou Guiro : l’ONA c’est quel parti politique ? Moi-même je ne connais pas ces gens-là mais tout ce que nous savons c’est que, s’ils se disent intellectuels, ils n’ont qu’à mieux réfléchir. Si le mandat du président Roch Kaboré arrive à son terme et il n’y a pas d’élection pour élire un nouveau président, je vous assure que ça sera le chaos pour le Burkina. Nous pensons qu’il faut suivre les prédispositions de la constitution et aller résolument vers la tenue des élections à bonne date. C’est tout!

Minute.bf : Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso Autrement, membre justement de la CODER a à ce propos indiqué en filigrane que la constitution n’est ni la bible, ni le coran et qu’elle ne saurait revendiquer sa supériorité à la volonté populaire. Que répondez-vous à cela ?

Massourou Guiro: Si Ablassé Ouédraogo est un intellectuel, il ne doit pas avoir de telles pensées. Lui-même est sorti en 2014 pour dire non à Blaise Compaoré par rapport à la modification de la constitution et la révision de l’article 37. Il ne faut pas qu’il retourne sa veste pour tromper le peuple. Il n’a qu’à respecter cette même constitution qui dit d’aller aux élections en 2020. Nous avons toujours dit que ce sont les intellectuels burkinabè qui ont créé tous les problèmes du monde aux Burkinabè. C’est par rapport à leurs intérêts que tout ce beau monde s’agite. Ablassé Ouédraogo sait qu’en allant aux élections, il ne va pas arriver troisième même à l’issue des résultats. Je suis sûr qu’à l’élection présidentielle à venir Ablassé Ouédraogo ne peut même pas arrivé troisième. Toute cette cacophonie là c’est pour aller à la transition pour que chacun gagne sa part du gâteau. Tout ce beau monde s’agite pour des postes à une éventuelle transition en 2020 au Burkina. Mais cela ne va pas se produire ici. Je vous assure qu’il n’y aurait pas une deuxième transition au Burkina. Je vous l’assure, nous allons aller aux élections. Si le président Roch n’organise pas les élections en 2020, il nous verra en face et tout ce qui va arriver après, il va assumer.

Minute.bf : Et qu’est-ce qu’il va assumer ?

Massourou Guiro : Il va assumer tout le désordre et le vide juridique qui s’ensuivra. Et ce que les gens ne savent pas, c’est que ne pas tenir ces élections est dangereux pour le Burkina parce qu’on ne sait pas ce qui risque d’arriver en cas de vacance du poste de président. Le scénario le plus plausible d’ailleurs c’est que la classe politique ne s’entende pas et que l’armée revienne encore au pouvoir. Seulement, nous ne sommes plus prêts pour revivre cela.

Minute.bf : D’aucuns disent que le MPRSCA est un sous point du MPP, le parti au pouvoir et que vous militez dans l’ombre pour le parti en question.

Massourou Guiro : Ils peuvent dire ce qu’ils veulent. Le MPP est un parti politique. Le MPRSCA reste toujours MPRSCA. Nous sommes conscients du travail que nous faisons sur le terrain. Voilà pourquoi nous disons que si le président Roch n’organise pas les élections en 2020, il nous verra en face. Le reste, nous ne nous occupons pas de cela.

Minute.bf : Quelles sont les activités que vous menez sur le terrain ?

Massourou Guiro : Actuellement, nous préparons psychologiquement les Burkinabè pour qu’ils aillent aux élections pour élire le président qu’ils veulent en 2020. C’est le travail que nous sommes en train de faire et nous sommes en train d’organiser des activités dans ce sens. Mais nous tenons à dire à ceux qui pensent que le MPRSCA est de quel que parti que ce soit que ça n’engage qu’eux. Nous, nous respectons la constitution. Les Burkinabè ont élu un président pour cinq ans et nous avons toujours dit que personne ne peut toucher Roch Marc Christian Kaboré si ce n’est la fin de son mandat. Nous sommes sur ce point parce qu’il faut dire à ceux qui ont fait le coup d’Etat manqué qu’il n’y aurait plus un passage en force dans ce pays.

Minute.bf : en tant qu’acteur de la société civile quelle analyse faites vous de la politique et du pouvoir MPP et de sa gouvernance ?

Massourou Guiro : Le MPP a eu de sérieux problèmes de gouvernance. Les terroristes sont venus imposer leur loi au MPP et au peuple Burkinabè. Ce qui est sûr, nous sommes convaincus que tôt ou tard nous allons en finir avec l’hydre terroriste. Mais ceux qui pensent qu’ils peuvent profiter de l’insécurité pour battre campagne et venir au pouvoir, ils ont menti. Tous ceux qui pensent qu’ils peuvent saboter le travail que le MPP a fait pendant cinq ans et tuer les Burkinabè pour venir au pouvoir, ils se sont trompés de combat. Tous ceux qui pensent qu’ils vont égorger, tuer nos militaires, qu’ils vont piéger les Burkinabè pour prendre le pays ou diviser le pays en deux, qu’ils fassent attention parce qu’on les voit. Ce sont des avertissements que je donne à ces politiciens tapis dans l’ombre et à ces gens cachés derrière ces associations farfelues.

Entretien réalisé par Hamadou Ouédraogo pour www.minute.bf

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