Sur le plateau de la télévision Burkina Info, le premier candidat à déposer sa candidature, Issa Sawadogo, candidat indépendant pour la présidentielle à venir au Burkina Faso, a rappelé que la constitution à son article 1 lui permet de déposer sa candidature sans la caution des 25 millions qu’il trouve exhorbitante pour un citoyen burkinabè, surtout un fonctionnaire de son État.
« Les gens veulent une chose et son contraire. Comment permettre à une personne de venir déposer 25 millions et d’utiliser un milliard pour battre campagne, et ne pas vouloir qu’il y ait des détournements de fonds? C’est un investissement que ces candidats voudront récupérer après… », fustige-t-il.
« Je suis un candidat indépendant et je ne traine pas de casseroles. J’aurai donc la liberté d’aller choisir des hommes intègres, des hommes qui ne traînent pas de casseroles… », jure-t-il. Ce candidat indépendant pense, pour sa part, que la caution écartera les hommes intègres de ces élections.
« Ceux qui doivent à l’Etat auront trois mois pour s’exécuter… «
Issa Sawadogo, promet, s’il est élu, de former un gouvernement de 15 membres. Quinze ministres seront nommés après son investiture, au soir du 22 novembre. « Les journalistes auront un mois pour enquêter sur ces ministres. S’il se trouve qu’ils trainent des casseroles, on les enlève », a-t-il dit, notant qu’avec lui, « le président peut quitter Kossyam pour se retrouver en prison » parce qu’il n’y aura de barrière, encore moins une question de vie privée du président. Celui qui gère la chose publique n’a pas de vie privée, selon Issa Sawadogo qui explique, pour ce faire, que chaque Burkinabè a le droit de connaître comment les choses sont gérées. Il faut, dit-il, avoir le sens de gestion optimale de la chose publique dans son gouvernement.
Le premier candidat à déposer sa candidature voudrait que chaque candidat aspirant à gérer le pouvoir d’État, dépose sa candidature, un an avant la tenue des élections de sorte à permettre qu’une enquête libre et indépendante soit ouverte sur sa personne. « On doit voir si le candidat n’a pas d’antécédents ; qu’est-ce qu’il veut pour le Burkina Faso ? On doit tenir compte de tout cela. On ne doit pas écarter un candidat parce qu’il est pauvre. Ça c’est contre la constitution. Je mène le combat pour tous ceux qui ont mal aujourd’hui, pour tous les pauvres, pour tous ceux qui n’ont pas un toit », a-t-il fait savoir.
Pour sortir les Burkinabè de cette pauvreté, Issa Sawadogo à un projet de société pour eux. « J’ai un programme de six pages pour cinq ans. Il est réaliste et réalisable. Je ne suis pas de ceux qui font de la démagogie. Je suis de ceux qui croient que le Burkina Faso peut se développer », note-t-il.
Le candidat indépendant dit être contre la caution et attend que le Conseil constitutionnel statue sur cette question. « J’ai un combat d’abord que je mène qui concerne la caution. À partir de là, nous allons savoir si le conseil constitutionnel est pour le peuple ou l’ennemi du peuple », a ajouté Issa Sawadogo, qui estime que « 90% des populations ne peuvent pas réunir les 25 millions de caution ».
Tout compte fait, M. Sawadogo croit dur comme fer à son élection au soir du 22 novembre prochain. « Je serai le seul candidat à arriver à Kossyam sans débourser un sous. On ne peut pas parler des valeurs de Sankara et vouloir, aujourd’hui, débourser 25 millions pour convaincre les populations… », martèle-t-il.
« Au soir du 22 novembre, si je dis élu, je ferme les frontières. Je donne trois mois à ceux qui doivent à l’Etat de s’exécuter… », décline-t-il. Le premier candidat à déposer sa candidature entend s’attaquer aux fraudes dans le foncier. « On ne peut pas permettre à des gens d’avoir plus de 100 parcelles alors que d’autres personnes n’ont même pas un toit… », fulmine-t-il.
Le candidat Issa Sawadogo attend la validation de sa candidature par le conseil constitutionnel avant de détailler clairement son programme de société.
Synthèse de Armand Kinda
Minute.bf