L’Institut supérieur de génie électrique du Burkina Faso (ISGE-BF) a organisé, ce samedi 10 mai 2025 à Ouagadougou, la 6e édition des « 24 heures de l’ingénieur ». Ce rendez-vous, placé sous le signe du partage d’expériences et de la valorisation des compétences locales, avait pour ambition de rapprocher les étudiants du monde professionnel.
Former les ingénieurs de demain en les connectant dès aujourd’hui au monde professionnel. C’est le pari que s’est lancé l’Institut supérieur de génie électrique du Burkina Faso (ISGE-BF), en organisant cette 6e édition des « 24 heures de l’ingénieur ». L’événement, qui s’est tenu dans l’enceinte de l’établissement à Ouagadougou, a offert une véritable plateforme d’échanges entre étudiants, professionnels et partenaires du secteur industriel.
Le programme a débuté par une présentation retraçant l’historique de l’ISGE-BF, suivie d’échanges interactifs avec l’assistance. Des tables rondes ont permis de débattre de l’avenir du métier d’ingénieur dans un contexte de changement technologique et de défis socio-économiques croissants. Les anciens diplômés, désormais actifs sur le marché du travail, ont également partagé leurs parcours, de leurs stages à leur insertion professionnelle ou à la création d’entreprises. Les participants ont ensuite visité les expositions de prototypes conçus par les étudiants dans les domaines du génie électrique, de l’informatique et de la mécanique, démontrant ainsi leur créativité et leur savoir-faire technique.
Le Directeur général de l’ISGE-BF, Innocent Compaoré, a signifié que cette journée s’inscrit dans la volonté de son institution de promouvoir l’expertise locale. « Cette journée, désormais inscrite dans notre calendrier académique, est plus qu’un événement. Elle célèbre le génie, l’innovation, la passion scientifique et l’engagement », a-t-il déclaré.
Pour M. Compaoré, l’ISGE-BF a misé depuis sa création sur l’excellence scientifique et la formation de cadres de haut niveau, acteurs futurs du développement du Burkina Faso. « Nous l’avons voulue pour expliquer davantage à nos étudiants le métier d’ingénieur et ce que la société attend de lui. Notre objectif, à travers cette initiative, est de créer un espace d’échanges, de découvertes et d’orientations pour les jeunes talents qui arrivent en aspirant à entamer le métier d’ingénieur », a-t-il ajouté. Il a exprimé sa reconnaissance aux partenaires institutionnels et aux entreprises qui accompagnent l’institut dans sa mission.
Présente à l’événement, la Directrice générale de l’enseignement général, Rasmata Ouédraogo, a salué le professionnalisme de l’ISGE-BF. Elle s’est dite surtout émerveillée par la consistance des laboratoires de l’institut. « J’ai été très impressionnée par la richesse des laboratoires. Ce que j’ai vu sur place dépasse de loin les affiches publicitaires. C’est un institut qui méritait d’être créé. Avec les lycées scientifiques et les CPGE (Classes préparatoires aux grandes écoles) que l’État développe, l’ISGE-BF est une véritable opportunité pour nos élèves », a-t-elle soutenu.
Des témoignages inspirants
Parmi les moments forts de la journée, les anciens étudiants ont partagé leurs expériences professionnelles avec leurs cadets. Wendégoudi Somdakouma, diplômée en 2024 en génie des systèmes électriques et en énergies renouvelables, a salué l’initiative. « J’apprécie l’idée d’instaurer des journées de partage pour permettre à nos jeunes frères et sœurs de comprendre ce qu’est réellement l’ingénierie. »
Elle a insisté sur le fait qu’il n’est pas nécessaire de quitter le pays pour se former efficacement, soulignant que l’ISGE-BF forme des ingénieurs compétitifs tant sur le plan national qu’international. Elle a également encouragé les étudiants à faire preuve de curiosité, à sortir du cadre universitaire traditionnel et à explorer les multiples ressources disponibles en ligne pour renforcer leurs compétences.
Des étudiants satisfaits…
Les étudiants ont, eux aussi, exprimé leur satisfaction. Pour Abdoul Aziz Sakandé, en fin de cycle en ingénierie des systèmes électriques, cette journée a été révélatrice, lui ayant permis de mieux comprendre le métier d’ingénieur. « Beaucoup de gens entendent parler d’ingénieur sans vraiment savoir ce que cela implique. Cette journée nous a permis de comprendre le rôle et les exigences de ce métier », a-t-il fait savoir.
Même son de cloche chez Ghislaine Ouédraogo, étudiante en 2e année en génie des systèmes électriques. « C’est une excellente initiative. Elle nous permet de valoriser notre savoir-faire. Les TP, les analyses en labo, tout cela renforce notre formation. Aujourd’hui, on ne peut pas se passer des ingénieurs dans la construction du pays », s’est-elle exprimée.
Créé en 2003 à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), l’ISGE-BF est l’œuvre de seize entreprises en partenariat avec l’École supérieure d’ingénieurs en génie électrique (ESIGELEC). Il forme des techniciens supérieurs (Bac+2), des ingénieurs des travaux (Bac+3) et des ingénieurs de conception (Bac+5) dans les filières électriques, industrielles et informatiques.
Au niveau des techniciens supérieurs (Bac+2), l’institut offre des formations dans trois options : l’électricité industrielle, les réseaux informatiques et télécommunications, et la maintenance industrielle.
En cycle d’ingénieurs des travaux (Bac+3), trois autres options sont disponibles pour les étudiants : l’ingénierie des systèmes électriques, les réseaux et systèmes de télécommunications, et la maintenance des systèmes industriels. Enfin, pour le cycle d’ingénieur de conception (Bac+5), deux options sont proposées : le génie des systèmes électriques et le génie des systèmes numériques.
Jean-François SOME
Minute.bf
