Deux jours après l’incendie du marché Sankar Yaaré, l’Union nationale des Associations des Commerçants des Marchés et Yaars du Burkina Faso était face à la presse, le mardi 31 janvier 2023. Admettant les responsabilités des commerçants eux-mêmes dans cet incident, les conférenciers ont également engagé la responsabilité de l’autorité, invitant par ailleurs le gouvernement à « travailler urgemment afin que les commerçants reprennent leurs activités dans les plus brefs délais ».
En 2015 : Gounghin Yaar. En 2017 : Kout Yaar à Larlé et Nioko 2 Yaar; en 2018 : Zogona Yaar et Nabi Yaar; en 2019 : Tampouy Naab Yaar et Zongo Yaar; en 2021 : 10 Yaar et Oscar Yaar; en 2022 : Nioko 2 Yaar et enfin, en 2023 : 15 Yaar et Sankar Yaar. Tel est la liste des marchés et yaars qui ont enregistré des incendies dans la ville de Ouagadougou, selon l’Union nationale des Associations des Commerçants des Marchés et Yaars du Burkina Faso. Toute chose qui inquiète les professionnels du commerce. « Le 29 janvier 2023 restera à jamais gravé dans la mémoire individuelle et collective des Burkinabè en général et des acteurs du commerce en particulier », a estimé Michel Ramdé, Secrétaire général adjoint (SGA) de l’union, faisant allusion à l’incendie au marché Sankar Yaar.
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Et pour ce drame qui a touché « 70% des boutiques » de Sankar Yaar, les conférenciers ont été on ne peut plus clair. « S’il faut compatir à la douleur de nos infortunés parents, amis et connaissances commerçants, nous devrons reconnaître courageusement que nous avons la plus grosse part de responsabilité de l’anarchie qui règne dans nos marchés et yaars », a reconnu M. Ramdé, avant de s’expliquer : « nous avons, dans la plupart du temps, des couloirs qui sont bondés par des marchandises et qui ne permettent pas aux soldats du feu de nous secourir en cas de problème. Nous avons aussi, le plus souvent, des installations électriques ou encore des produits d’une extrême gravité sont exposés au mépris du respect des mesures de sécurité ». Il interroge d’ailleurs : « que faisons-nous, concrètement, pour prévenir ces situations désastreuses ? » Sur ce point, les conférenciers ont engagé la responsabilité de l’autorité.
De l’interpellation des autorités
Alors que les supputations font état de ce que l’incendie au marché de Sankar Yaar est parti d’un dépôt d’explosif, l’union, tout en appelant ses camarades commerçants à la vigilance, pense qu’il revient à l’autorité de faire les contrôles, en ce qui concerne le stockage et la vente des explosifs.
A ce propos, sur les allégations selon lesquelles les commerçants refuseraient aux services de contrôle, notamment à la Police, de contrôler leurs boutiques, le SGA de l’union a engagé la responsabilité des autorités. « Force doit rester à la loi », a défendu M. Ramdé qui tranche : « si dehors il y a une situation, les autorités interviennent pour faire appliquer la loi. De même, si dans les marchés il y a des indisciplinés, il faut les soumettre à la loi ».
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Qu’à cela ne tienne, l’Union a indiqué, pour sa part, que chaque année, en plus de nettoyer, elle tient des sensibilisations dans les marchés du Kadiogo pour éviter ce type de situation liée aux incendies.
El Hadj Malgre Naaba Ilboudo, le président de l’Union a demandé à la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers qui sensibilise 3 marchés sur l’année, à élargir à au moins 10 marchés pour permettre une grande prise de conscience.
Enfin, au gouvernement, les conférenciers l’ont invité à « travailler urgemment afin que les commerçants reprennent leurs activités (à Sankar Yaar, ndlr), dans les plus brefs délais ». « Le commerce, c’est notre champ, si le marché reste fermer longtemps, ce sont des familles qui vont être impactées », a interpellé M. Ramdé qui a également plaidé pour que le gouvernement approche « les commerçants afin que tous ceux qui ont des crédits dans les banques puissent bénéficier de prolongements de paiement ».
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Franck Michaël KOLA
Minute.bf