L’Union police nationale (UNAPOL) a animé sa première conférence de presse ce mardi 18 mai 2021. Le syndicat des policiers a principalement fustigé la gouvernance de leur ministre de tutelle, Ousséni Compaoré, et l’a interpellé à la prise en compte de leur plateforme revendicative.
Depuis près d’une année, l’UNAPOL était absente sur la scène publique. C’est ce 18 mai qu’elle a fait une sortie médiatique au cours de laquelle elle a révélé « un semblant de collaboration dilatoire » entre elle et son ministre de tutelle. En effet, selon les policiers, « une vingtaine de lettres ont été transmises au ministre de la Sécurité entre novembre 2020 et avril 2021 pour attirer l’attention de celui-ci sur les préoccupations de la police nationale et des policiers ».
Mais, toujours selon eux, le ministre a fait semblant de rencontrer le syndicat pour montrer qu’il dialogue avec eux et qu’il l’a plusieurs fois rencontré. Ils jugent cette attitude du ministre de « pur dilatoire, car à chaque occasion le ministre effleurait toujours un sujet sur toute une liste et s’excusait quelques instants après au motif qu’il a des urgences ».
Une autre préoccupation qui a émaillé la conférence du jour est le sujet de l’armement et des équipements de la police pour le combat. A ce niveau, l’UNAPOL martèle que le « besoin demeure toujours », tout en avançant un autre problème relatif cette fois-ci à leur galon. Selon le syndicat, le « projet de décret sur les galons n’a même pas été transmis en Conseil des ministres, de sorte qu’aujourd’hui, il y a des personnels de la Police Nationale qui ne peuvent pas porter l’uniforme car les attributs de leur grade n’existent pas ».
« Le taux du carburant servi aux unités d’intervention dans le cadre des opérations de sécurisation du pays est passé du simple au tiers. Pour des véhicules qui nécessitent 15 000 francs de carburant, il ne leur est servi que 5 000, les motos qui ont besoin de 5 000 francs de carburant n’en reçoivent que 2 000 ou 3 000 francs. Ces taux sont très dérisoires eu égard aux activités et les chefs sont parfois obligés d’emprunter du carburant pour des interventions urgentes », a asséné le Secrétaire général de l’UNAPOL, Sialé Moussa Palm.
« Création d’un service fantôme au cabinet du Ministère de la Sécurité »
Le secrétaire de l’UNAPOL poursuit dans la même veine en déclarant que « les compagnies qui relèvent du groupement CRS de Ouagadougou, ont 500 000 francs de carburant par trimestre, soit autour de 5 000/jour, que voulons-nous au juste ? Pendant ce temps, un office à peine opérationnel se retrouve avec 50 millions de francs de carburant. C’est normal que son DG dise qu’il utilise ce carburant pour motiver ses amis ».
À en croire l’UNAPOL, « il est envisagé très prochainement un simulacre de relecture de la loi sur la sécurité intérieure dont les travaux vont se tenir incessamment». Selon elle, « les coulisses de l’organisation font penser à un folklore dont il ne sortira pas grand-chose et ce serait dommage ».
En plus de cela, le syndicat des policiers blâme la création d’un service fantôme au cabinet du Ministère de la Sécurité. En effet, les policiers exigent la suppression d’un secrétariat particulier bis qui a été mis en place « sans texte pour s’occuper de courriers et de dossiers concernant une certaine corporation et est géré par des agents de ladite corporation ».
Par ailleurs, les conférenciers ont affirmé que cette sortie médiatique constitue « la dernière action d’interpellation verbale de Monsieur le Ministre ». Faute de réponse sincère et satisfaisante dans les prochains jours, l’UNAPOL annonce qu’elle sera dans l’obligation de changer de fusil d’épaule.
