Le Premier ministre, Me Apollinaire Kyelem de Tambela, a ouvert ce jeudi 30 mars 2023 à Ouagadougou, la 1re Session ordinaire du Conseil des Frontières au titre de l’année 2023. Une session qui devrait permettre aux membres du conseil d’examiner et d’adopter le procès-verbal, présenter l’état de mise œuvre des recommandations de 2022 et présenter l’état d’avancement des dossiers du différend frontalier qui existe entre le Burkina Faso et Bénin.
Le Burkina, faut-il le rappeler, est situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Il partage une frontière commune d’environ 3 615 km avec 6 pays limitrophes que sont le Bénin, la Côte d’ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo. Le Burkina est, dès lors, confronté, selon le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela, au challenge qui est de concilier la sauvegarde de sa souveraineté nationale, avec la nécessité de faire de ses zones frontalières un véritable espace de développement et d’intégration sous-régionale.
Relever ce défi passe impérativement, à en croire Me Kyelem, par la maîtrise des limites territoriales par les acteurs et les populations au niveau des localités frontalières. « La non maîtrise de nos frontières avec les pays voisins peut être source de plusieurs maux contre lesquels il était nécessaire de prendre des mesures urgentes », a indiqué le Premier ministre, président du Conseil de gestion des frontières. Parmi ces maux, Apollinaire Kyelem de Tambela cite entre autres, la persistance du terrorisme, le développement de la criminalité transfrontalière, les trafics illicites de tous ordres et la persistance et la multiplication des conflits et incidents aux niveaux des frontières.
Justement, sur les incidents frontalières, le Burkina est engagé sur « un front » avec le Bénin. Il s’agira, a annoncé le colonel Boukaré Zoungrana, ministre en charge de l’administration territoriale, d’examiner les 16 recommandations issues de la dernière session qui avait demandé de diligenter la signature des contrats des conseils juridiques chargés de la défense des prétentions du Burkina Faso devant la Cour internationale de justice (CIJ) en l’affaire Burkina-Bénin, de sécuriser les ressources dédiées à la gestion des frontières et de sécuriser les zones frontalières.
C’est pourquoi, le Premier ministre a invité les participants à des échanges francs et constructifs, afin qu’au sortir de cette session, « de nouvelles orientations et des recommandations pertinentes soient formulées pour donner un souffle nouveau à la gestion de nos frontières ».
En rappel, c’est en 2015 que le Gouvernement burkinabè a adopté des référentiels de gestion des frontières à savoir la Stratégie nationale de gestion des Frontières (SNGF) et son plan d’actions dénommé Programme d’appui à la gestion intégrée des Frontières (PAGIF) pour la période 2016-2025. L’objectif poursuivi par ce référentiel est de contribuer à l’impulsion du développement socio-économique et culturel des espaces frontaliers dans un environnement de paix et de sécurité.
Mathias Kam
Minute.bf