En marge de la célébration de la journée internationale du 08 mars dédiée aux femmes, les écoles doctorales Sciences et Technologies, Lettres sciences humaines et communication, Science de la Santé et Informatique et changement climatique de l’université Joseph KI ZERBO, ont organisé une conférence publique ce mardi 07 mars 2023, au sein de ladite université pour se pencher sur la question du « genre ».
« Être femme dans le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche : réalités, défis et perspectives » : tel est le thème qui a été développé par la professeure en sociologie admise à la retraite, Fatoumata Badini/Kinda.
En effet, sur 650 enseignants en service à l’Université Joseph Ki-Zerbo, il n’y avait que 128 femmes en 2017. Pour cette année 2022-2023, il y a eu 329 doctorants recrutés au total, toutes écoles doctorales confondues, dont 50 doctorantes. Et sur 134 doctorants recrutés en sciences des technologies de l’information et de la communication courant 2022, il n’y a que 11 dossiers féminins.
![](https://www.minute.bf/wp-content/uploads/2023/03/IMG-20230307-WA0046.jpg)
Pour, la conférencière, Pr Badini/Kinda « aucun développement humain durable n’est possible sans une prise en considération de la question du genre ». « Aucun développement durable ne peut intervenir sans une prise en compte réelle de l’égalité des sexes, qui seule est susceptible de permettre la participation effective des hommes et des femmes à la construction et aux fruits du développement », est-t-elle convaincue.
Pour elle, les femmes sont à la fois au four et au moulin pour le bien être de la société. « J’ai bien ajouté à la construction et également aux fruits du développement, parce que sur le terrain, quand on regarde, les femmes, elles consacrent le maximum de leur temps et de leur vie aux activités à la fois de production et domestiques. Mais quand il s’agit des fruits du développement, elles sont les parentes pauvres », a dénoncé la professeure titulaire de sociologie.
De son avis, la réalité sur le terrain est qu’il y a une sous représentation des femmes en milieu universitaire. « Dans les centres de recherche, leur (les femmes, ndlr) nombre est réduit par rapport rapport aux collègues masculins. Au niveau des étudiants aussi, ce sont les mêmes réalités. Il y a plus d’étudiants que d’étudiantes », a relevé la chercheure à la retraite.
![](https://www.minute.bf/wp-content/uploads/2023/03/IMG-20230307-WA0047.jpg)
Pour parer à cette inégalité, l’enseignante de sociologie invite à une prise de conscience collective. « C’est déjà un pas si on arrive à conscientiser les différents acteurs de ses inégalités qui existent et qui apparemment sont ignorées, négligées et qui ne sont pas prises en compte », a-t-elle suggéré.
Aussi recommande-telle aux chercheurs de produire de la connaissance sur les questions du genre, en terme de perspectives. « Il faut analyser effectivement toutes ces inégalités sociales qui touchent les acteurs à l’université et les différentes catégories, que ce soit les étudiantes, le personnel administratif féminin, les femmes enseignantes ou chercheures. Il faut réaliser des connaissances, produire des savoirs d’éclairage de ces situations », a-t-elle souligné.
Pour la conférencière, il faut prévoir une budgétisation sensible au genre.
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf