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mardi 16 avril 2024

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Fonction publique : « Il faut sauver le ministère des griffes du ministre Séni Ouedraogo » /Tribune

Ceci est un écrit d’un cadre administratif du ministère de la fonction publique, du travail et de la Protection sociale qui appelle à sauver le ministère des « griffes » du ministre Séni Ouedraogo.

« Excellence Monsieur le Président du Faso, il faut sauver le Ministère de la Fonction Publique des griffes du Pr Séni Mahamoudou OUEDRAOGO

Il vous souviendra qu’avant de parachuter à la tête du MFPTPS, le Pr Séni Ouédraogo a occupé le poste de Directeur général (DG) de l’ENAM. Son passage dans cet Établissement public de l’Etat (EPE) a révélé une gestion clientéliste et népotique. En effet, tous les responsables de structures de l’ENAM, parmi lesquels le Secrétaire général (SG), le Directeur de l’administration des finances (DAF), le Directeur de la formation initiale (DFI), etc. ont été relevés et remplacés par les étudiants de notre tout puissant professeur de droit public, le Pr Séni M. Ouédraogo. 

De même, tous les enseignants qui étaient détachés à l’ENAM ont été remplacés par des étudiants du professeur, recrutés comme des enseignants permanents, parmi lesquels un actuel Directeur Général d’un EPE à savoir l’ANERE, qui touche à ce jour deux (02) salaires avec la complicité du professeur. Le hic est que monsieur Ouédraogo pendant son séjour comme Directeur Général de l’ENAM a fait recruter des proches de sa famille comme personnel d’appui de l’ENAM sans aucun test de recrutement toute chose qui est une violation du principe d’égalité d’accès de tous Burkinabè aux emplois publics tel que prévu par les textes en la matière.

Pousser à la démission de son poste de Directeur Général de l’ENAM, monsieur Ouédraogo contre vent et marré tente de faire croire le contraire aux Burkinabè. En effet, avec l’adoption de la loi n°081-2015/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la fonction publique d’Etat, il était prévu avec le ministre d’alors la création d’un « master spécialisé » dont l’équivalence serait le « doctorat de recherche » du système classique afin de permettre à tous agents publics de prétendre à la catégorie « P » dans le cadre de leur parcours professionnel. Mais cette idée était loin d’enchanter le professeur de droit public qu’il est, Directeur Général de l’ENAM à l’époque des faits car selon lui cela aurait pour conséquence de« dévaloriser » le doctorat dans la mesure où selon monsieur le Professeur, un diplôme professionnel associé à des acquis de l’expérience (ancienneté) n’étaient pas une base suffisamment solide pour permettre aux agents publics de préparer la thèse avec à la clé de d’obtenir des doctorats d’Etat. 

C’est cette opposition au Ministre de la Fonction qui a précipité son départ du poste de Directeur Général de l’ENAM. Ainsi, lorsqu’il a eu la charge de diriger le ministère de la fonction publique, il n’a fait qu’enterrer le dossier alors que les modalités pratiques de la formation avaient déjà été ficelés avec l’Ecole Nationale d’Administration Publique (ENAP) du Canada par le ministre Clément SAWADOGO. Ces informations sont facilement vérifiables pour les journalistes qui veulent faire la lumière sur cette affaire.

Cette gestion népotique se ressent jusqu’au MFPTPS où plusieurs responsables de structures ont été remplacés par des étudiants doctorants du ministre notamment le Directeur des marchés publics (DMP), le Directeur de l’administration des finances (DAF), le Directeur de Cabinet (DirCab) les Directeurs des finances et de la logistique (DFL) du Secrétariat permanent de la modernisation de l’administration et de de la bonne gouvernance (SPMABG) et celui de l’Agence générale de recrutement de l’Etat (AGRE), etc.

En outre, désormais ministre de la fonction publique, le Pr Ouédraogo à voulu peser de tout son poids de ministre pour faire affecter son petit frère par ailleurs « médecin spécialiste » à Ouagadougou et ceux en violation du décret n°2006-181/PRES/PM/MFPRE/MFB du 24 avril 2006 portant conditions et modalités d’affectation des Agents de la Fonction Publique au ministère de la santé. Cette situation est certes déplorable pour un ministre qui est censé respecter et faire respecter partout oùbesoin est l’arsenal juridique législatifs et règlementaires régis les emplois publics. Habitué à faire dans l’illégalité, le professeur Ouédraogo et ses amis occupant désormais les postes clés du MFPTPS ont décidé de piller les ressources du ministère à l’heure où le gouvernement à travers le chef du gouvernement annonce vouloir faire de la réduction du train de vie de l’Etat une priorité. Pour preuve, le régisseur du MFPTPS et de l’AGRE viennent tous d’être relevés de leurs postes et remplacés par des étudiants doctorants en droit du Pr Séni M. Ouédraogo.

En effet, en complicité avec son Secrétaire Général Souleymane LENGANE, monsieur Ouédraogo en toute clandestinité à fait prendre la décision n°2019-19-001/MFPTPS/SG/DAF du 07 juin 2019 portant dotation de carburant aux structures du MFPTPS qui viole les montants de la circulaire n°2017-03186/MINEFID/SG/DG-CMEF du 14 décembre 2017 fixant le référentiel des montants plafonds de dotation trimestrielle en carburant de fonction. Certains médias ont déjà évoqué ce sujet et jusqu’à l’heure l’ASCE-LC ne s’est pas penchée sur ce fait palpable. Et au lieu de cela, l’ASCE-LC préfère passer plus d’un mois (tout le mois d’août 2019) à vérifier la présence des agents.

Et comme si cela ne suffisait pas, chaque jour que Dieu fait, ce sont des huissiers de justice qui sont sollicités par le Pr Séni pour intimider les agents et les usagers du ministère, et cela sur le maigre budget du MFPTPS. Ces informations sont également facilement vérifiables pour les journalistes qui veulent faire la lumière sur cette affaire car cette décision du ministre ne respecte en rien les principes de gouvernance vertueuse des ressources financières, en même temps qu’elle comporte les germes de l’iniquité. A-t-on encore besoin de ces pratiques d’une autre époque pour intimider au Burkina Faso ?

Bien qu’il soit le « neveu » du président du Faso, selon une certaine indiscrétion, cette proximité avec le Président de tous les Burkinabè ne saurait expliquer l’inaction du chef de l’Etat fasse aux agissements fautifs du professeur. Après l’échec de la reforme du système de rémunération, les Burkinabè de tout bord s’attendaient à une démission de monsieur Ouédraogo car c’était la seule raison de sa présence dans ce gouvernement. Du reste, c’est un secret de polichinelle de dire que le Professeur Loada Augustin est le mentor de monsieur Ouédraogo. C’est ainsi qu’il se murmure dans le milieu des intellectuels que monsieur Ouédraogo ferait parti des membres fondateurs du MPS.

Au-delà de tout ce qui a été dit, le constat est que les actions du ministre Ouédraogo ne sont pas de nature à rendre service au gouvernement actuel et par-delà au parti au pouvoir. A l’aube des élections de 2020, on est en droit e se poser la question de savoir si monsieur Ouédraogo n’est pas en mission commandé pour le compte de son nouveau parti. C’est ainsi qu’il use par tous les moyens de se faire éjecter de ce gouvernement afin de pouvoir regagner les rangs du MPS dans la peau de la victime, incapable de s’assumer qu’il est. Réveillez-vous SEM Le Président du Faso. Tout ce qui brille n’est pas de l’or et tous ceux qui vous entourent ne sont pas forcément ceux qui veulent vous voir réussir.

En tout état de cause, même si le chef de l’état refuse de tirer toutes les conséquences quant aux égarements de son neveu, les militants du parti au pouvoir devraient quant à eux s’assumer car c’est de leur avenir politique qui est en jeu. Le Pr Séni vient de jeter encore la face du gouvernement en faisant adopter le répertoire Interministériel des Métiers de l’Etat (RIME) en Conseil des Ministres du 11 septembre 2019, un document que tous les syndicats ont d’ailleurs rejeté dans le passé. Quel est la plus-value dudit document dans ce contexte marqué par une montée de la fronde sociale ? Si ce n’est encore provoquer la grogne des syndicats dans tous les départements. Rococo, il est temps de vous réveiller. 

Je ne cesserai de vous interpeller sur cette situation qui porte les germes de la déstructuration de notre fonction publique. Pire, un homme de droit, surtout du droit public qui refuse de dialoguer avec des syndicats de son département dont le SYNASEB et le SYNAGRH, est-ce qu’on peut attendre quelque chose de constructive pour votre « Neveu » ? Excellence Monsieur le Président du Faso, svp je vous interpelle une fois de plus sur la gestion du Pr Séni M. Ouédraogo. »

Ecrit Par Monsieur WANGO NOBILA ISSA, cadre administratif au MFPTPS.

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