La 10e édition du Festival international de Lutte africaine, de Danse et Chant (FESTILADC) a connu son apothéose le samedi 22 mai 2021 à Tougan, chef-lieu de la province du Sourou. L’événement placé sous le haut patronage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, la présidence du premier ministre, Christophe Marie-Joseph Dabiré, a vu la participation effective de sa presidente d’honneur, le Médiateur du Faso Saran Sérémé/Séré (native de la localité), de son homologue sénégalais et co-président d’honneur du Festival, Alioune Badara Cissée et des ministres Harouna Kaboré du commerce et Foniyama Élise Ilboudo/ Thiombiano de la culture et de nombreux autres autorités coutumières et religieuses.
C’est autour du thème évocateur : « Promouvoir, dans la santé, nos valeurs culturelles et sportives pour un vivre-ensemble harmonieux dans une région sécurisée et paisible pour le bien-être des populations », qui rappelle le défi sécuritaire dans la zone et la résilience des populations que la province du Sourou et ses environs ont communié la 10e édition du FESTILADC.
Pour donner le top départ de l’événement, une course cycliste féminin a opposé plus d’une certaine de femmes de la localité. S’en est suivie une marche à l’issue de laquelle, le ministre du commerce, Harouna Kaboré a été invité à ouvrir la foire du FESTILADC. Ainsi, les nombreux participants dont le co-président d’honneur, le Médiateur du Sénégal ont pu être émerveillés par les potentialités de la région exposée, doublée par les produits de transformation issue du savoir et du savoir-faire san. Une fascination qui n’était qu’à son début, car la zone réputée pour sa culture, sa pratique de la lutte réservait la part belle dans la soirée au grand monde qui a effectué le déplacement.
Le Sénégal se fait maître de l’arène de Tougan
L’événement initié depuis 2000 par Saran Sérémé a réuni, pour cette édition, 5 pays dont le Burkina, le Niger, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui ont livré un spectacle de lutte de haut niveau.
En effet, la lutte a consisté à opposer tous les pays dans trois catégories (86 kilogrammes (kg); 100 kg et 120 kg). Pour remporter un round, il fallait gagner au moins 2 des 3 combats entre deux pays. Le Burkina et le Togo ont ouvert le bal avec une victoire des Burkinabè grâce à Karim Bazongo pour les 86 kg et Eloi Zerbo pour les 100 kg même si Romaric Kawané a fait un faux pas au titre des 120 kg. Les Burkinabè ont continué sur cette lancée en gagnant la Côte d’Ivoire par 3-0 avant d’être stoppé par les Sénégalais qui ont confirmé leur statut de favoris. Les Lions de la Téranga ont fait un parcours sans faute en remportant l’ensemble des combats sur leurs adversaires de tous les pays, sous les applaudissements des spectateurs, éblouis par la qualité des duels qui leur ont été donnés à voir.
Sans surprise, au bilan, le Sénégal a pris la première place en remportant ses 4 combats devant le Burkina Faso classé 2e, avec 3 victoires sur 4. Le Niger a pris la troisième place avec 2 victoires poussant le Togo à la quatrième place avec sa seule victoire. Enfin, les éléphants de Côte d’Ivoire qui n’ont gagné aucun match viennent boucler la boucle en se classant 5e sur les 5 pays participants.
Ainsi, le Sénégal a remporté le trophée, la médaille d’or et la somme de 2 millions de F CFA laissant la médaille d’argent et la somme d’un million au Burkina, classé deuxième. Troisième, le Niger s’en est tiré avec le bronze et 500 000 F CFA pendant que, Ivoiriens et Togolais ont reçu 300 000 F CFA chacun comme prix d’encouragement. Mais, au-delà des beaux duels qui ont opposé les compétiteurs internationaux, le Stade Sangoulé Lamizana qui a abrité l’arène de la 10e édition du FESTILADC a vibré à plusieurs reprises face au talent des compétiteurs nationaux et régionaux.
Au plan régional, Adèle Paré a pris le dessus sur Blandine Toé en Lutte open fille tandis que Daouda Toé gagnait devant Yacouba Zan, chez les hommes.
Au niveau national, à l’issue d’un rude combat, Ferdinand Tony a eu raison de Moctar Ki chez les moins de 80 kg quand Eloi Zerbo prenait le dessus sur Romaric Kawané.
Tous ont été primés et les premiers particulièrement ont été gratifié de motos, taximoto, et biens d’autres récompenses dont de l’argent, à la grande satisfaction de tout le public qui s’est bien rincé les yeux face aux spectacles proposés par les lutteurs nationaux et internationaux.
« ll faut travailler à ce que ce sport culturel devienne une industrie culturelle »
Pour le co-président d’honneur du festival, le Médiateur du Sénégal Alioune Badara Cissé, au-delà du Sénégal, grand vainqueur de la présente édition, « c’est la jeunesse de la sous-région qui a gagné. » Tout en félicitant son homologue burkinabè pour la promotion de la lutte, il a surtout salué l’esprit de « fraternité » entre les différents peuples de la sous-région, qui encadre le FESTILADC.
Pour le Médiateur du Faso, « la lutte traditionnelle est un sport identitaire de toute la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). » En plus de renforcer l’intégration, la cohésion entre les différents peuples, Saran Séré/ Sérémé pense qu’« il faut travailler à ce que ce sport culturel devienne une industrie culturelle » afin que ces pratiquants puissent vivre de cela.
Celle-là qui est derrière le festival depuis maintenant 10 ans a, pour finir, salué « l’adhésion des populations » qui ont permis la réussite de l’événement, mais aussi et surtout les autorités qui ont accompagné l’initiative. A ce titre, Saran Sérémé a offert un trophée d’honneur à son homologue sénégalais et décerner un autre au président du Faso pour son soutien. Sur ce, les rideaux du festival sont tombés et rendez-vous a été donné en 2022 pour la 11e édition.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf