samedi 15 mars 2025
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FESPACO 2025 : Le film « Massoud » du réalisateur tchadien Mbaïdé, « une ode pour la paix au Sahel »

La 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) continue de dérouler son agenda. Au 4e jour de l’événement, le film « Massoud » a été diffusé dans le cadre du « Focus cinéma Tchadien », ce mardi 25 février 2025, dans la salle de la mairie centrale de Ouagadougou. C’était en présence de son réalisateur, Emmanuel Rotoubam Mbaïdé.

« Massoud » du réalisateur tchadien Emmanuel Rotoubam Mbaïdé est un film de fiction, long métrage de 100 minutes, sorti en 2021. Le film raconte l’histoire de Massoud, un jeune étudiant, cultivé, travaillant comme guide touristique, intrigué par une série d’injustices, qui, suite à la mort tragique de son ami sourd-muet, va progressivement se radicaliser en rejoignant les groupes terroristes.

Le réalisateur Emmanuel Rotoubam Mbaïdé expliquant d’où est né l’idée de construire le film « Massoud »

Pour mesurer la loyauté de Massoud, son chef terroriste lui demande de tuer son géniteur, Barkaye, un Imam très respecté dans sa communauté. Mais, ballotté entre son endoctrinement et son amour pour sa famille, Massoud va se ressaisir en sauvant son père. Mieux, il va contribuer au démantèlement du réseau terroriste.

Le film vise à sensibiliser et à conscientiser la jeunesse africaine sur les dangers de l’extrémisme religieux et de la radicalisation.

Pour le réalisateur Emmanuel Rotoubam Mbaïdé, « Massoud » est un canal d’appel à la cohésion sociale, à la cohabitation, au vivre-ensemble, à l’acceptation et à la tolérance des valeurs de l’autre dans sa singularité.

Une vue de l’assistance à la projection de « Massoud »

Il présente son film comme « une ode pour la paix au Sahel » par l’éradication de l’extrémisme religieux et de la déradicalisation des jeunes. « Je me suis dit, en tant que réalisateur et en tant qu’être humain, qu’est-ce que ça m’évoque le mot terrorisme? (…) C’est à partir de Ben Laden que le mot terrorisme est parti en boucle sur les chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux. Il se serait réfugié en Afghanistan. Au même moment, il y a un religieux révolutionnaire qui s’appelait le commandant Ahmad Shah Massoud, qui est un musulman modéré et qui prônait justement la cohabitation, le vivre-ensemble. Je me suis dit que je ne vais pas raconter l’histoire du commandant Massoud, mais l’histoire d’un jeune qui a pour référence ce commandant », a-t-il expliqué.

À l’entendre, Massoud, est un jeune musulman, un intellectuel, venant du Sahel, qui a juste envie de ressembler au commandant Massoud de par son accoutrement et son idéologie, comme cela est décrit dans le film. Mais, finalement, tout d’un coup, Massoud se radicalise. « Le film raconte ce processus de radicalisation de nos jeunes dans nos sociétés ici au Sahel. Je pars justement de ce concept-là pour écrire l’histoire de ce jeune qui se radicalise, qu’on demande pour sa première mission d’assassiner son père qui est l’imam, parce qu’il est modéré, tolérant et prône le vivre-ensemble. Ce qui va en contradiction avec les idéologies des terroristes. Et donc, la première mission de ce jeune, c’est d’assassiner l’imam de la mosquée qui est son père, ce qu’il va refuser de faire. Le message ici, c’est de prôner la paix », a détaillé Emmanuel Rotoubam Mbaïdé.

Soumaï Ouédraogo, actrice dans le film « Massoud » se félicite de sa contribution à la recherche de la paix

De l’avis de l’actrice Soumaï Ouédraogo qui a incarné le rôle de la petite sœur de Massoud, ce film est un ambassadeur de la paix, car il cherche à apaiser les tensions. Elle se réjouit de pouvoir porter ce message de paix. « Quand je me regarde et que je regarde le film, ça me fait vraiment plaisir, parce que je peux dire quelque part que j’ai contribué à la recherche de la paix dans mon pays. Je suis contente. Que la paix revienne au Burkina Faso », s’est-elle exprimée.

Pour information, « Massoud », qui a remporté plusieurs prix, dont le Grand Prix du film au Festival international du film du Burundi, n’est pas en compétition pour cette année. Sa projection s’inscrit dans le cadre du « Focus cinéma Tchadien ». Le Tchad, faut-il le rappeler, est le pays invité d’honneur de cette 29e édition du FESPACO.

Lire aussi ➡️ FESPACO 2025 : Le réalisateur ivoirien, Joël Akafou, incite à la paix à travers son film « Loin de moi la colère »

Jean-François SOME

Minute.bf

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