En marge du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), un appel des repentis de cœur par la voix des enfants “Kan Jalmm Kombi” pour le « dépôt des armes » a été lancé. C’était ce dimanche 26 février 2023 en présence du ministre en charge de la Culture, Jean-Emmanuel Ouédraogo et de la ministre en charge de la famille, Nandi Somé/Diallo. Ils étaient accompagnés du ministre en charge de la culture du Mali.
Depuis bientôt une décennie, des pays du Sahel sont confrontés à une guerre contre l’hydre terroriste qui endeuille des familles et les contraint à fuire leur zone de confort. Parmi ces personnes qui ont abandonné leurs villages à la recherche de plus de quiétude, les enfants constituent la couche la plus vulnérable et sont les plus nombreux. Ils manquent souvent de tout, du minimum pour leur survie.
C’est donc conscients de cela que des enfants (Burkinabè et issus de communautés étrangères vivant au Burkina Faso) ont décidé, sous la houlette de l’Association Citoyens de Paix, de lancer l’Appel de Ouagadougou des repentis de cœur par la voix des enfants “Kan Jalmm Kombi” (en français, la Voix de la Paix des Enfants) pour le dépôt des armes.
Cette initiative est pour les enfants un moyen d’appeler « ceux qui ont pris les armes et sèment la désolation dans les villes et villages », à revenir à la raison et à déposer les armes. Ces enfants espèrent ainsi que leur appel sera entendu par les membres des groupes armés terroristes. « Unir dans la diversité. La diversité doit nous unir plutôt que nous diviser. La paix, un bien sacré. Cultivons la paix », ont lancé ces enfants à l’endroit de toutes les populations des pays en crise sécuritaire. « Notre espoir est fondé sur les saintes écritures puisqu’il est écrit dans la Bible (Proverbe 17; 6): Les petits-enfants sont la couronne des vieillards, et les pères sont la gloire de leurs enfants », ont-ils clamé d’une même voix.
Pour le ministre en charge de la Culture burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, ce soutien (des enfants, ndlr) plus qu’un devoir, interpelle à plusieurs titres. « D’abord, l’appropriation de cet appel des enfants “Kan Jalmm Kombi” par nos Etats pour une plus grande diffusion aux populations et la duplication du mouvement “Kan Jalmm Kombi” dans nos différents Etats. Cela contribuera à coup sûr à accélérer de façon structurante et durable le processus d’intégration de nos Etats par les enfants, les jeunes, depuis l’école, l’université. Comme le dit l’adage, l’enfant est le père de l’homme », a-t-il opiné.
Le ministre malien en charge de la culture, Andogoly Guindo, a salué « la pureté et la force de la voix » de ces enfants. C’est un appel « émouvant, fort et interpellateur qui met les adultes, les parents, les décideurs devant leur responsabilité », a-t-il dit. « Votre appelle a été entendu par les parents, par les décideurs que nous sommes. La paix, elle est nécessaire », a-t-il assuré les enfants. « C’est un appel très fort qui est entendu par les citoyens soucieux de l’avenir de leur pays, à faire la paix. Je voudrais saluer leur intelligence et leur esprit de créativité », a-t-il ajouté.
En conclusion, la présidente de la coordination des pays étrangers vivant au Burkina, Bernadette Gbaguidi, a invité les autorités à faire le « nécessaire pour redonner sourire et joie de vivre à tous ces enfants ».
En rappel, la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (FESPACO) se tient du 25 au 04 mars 2023 sous le thème : « Cinémas d’Afrique et culture de la paix ».
Mathias Kam
Minute.bf
