Des acteurs de l’économie informelle étaient face à la presse ce mardi 26 novembre 2024, à Ouagadougou, pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis du Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF). Face aux professionnels des médias, ces acteurs ont dénoncé une « manipulation des textes » au sein de leur faîtière par le président sortant, Salif Nikiema, qui entend se faire réélire.
« 28 novembre 2024 », c’est la date fixée par le Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF), pour tenir des élections afin de renouveler le bureau exécutif national (BEN) des acteurs de l’économie informelle. Selon le conférencier du jour, Maliki Zorom, par ailleurs membre de la coordination nationale des associations du CNEI-BF, cette date est « exclusive et ne permet pas d’avoir une élection transparente avec des résultats acceptables ».
Ainsi, cette conférence de presse a été organisée pour dénoncer « les manœuvres de l’actuel président Salif Nikiema pour se faire réélire clandestinement ». « Nous sommes étonnés d’apprendre que des élections sont prévues ce jeudi 28 novembre 2024 dans le plus grand secret et sans respecter les textes même de la faîtière », a-t-il déclaré.
De ses dires, le président Salif Nikiema « sait que son bilan est négatif et qu’il n’a aucune chance de se faire réélire s’il va à des élections transparentes », comme cela a été le cas pour son élection en 2019. « Nous voulons prendre l’opinion nationale à témoin, car une telle démarche peut conduire à des troubles au sein des acteurs de l’économie informelle », a martelé Maliki Zorom.
L’aide du ministre Roland Somda demandée
En clair, M. Zorom et ses camarades ont regretté lors de leur point de presse, la non précision des membres du bureau exécutif national (BEN), des délégués régionaux et le « flou » autour du vote programmé pour le 28 novembre 2024. « Nous ne savons pas où se tiendra le congrès du renouvellement du BEN du CNEI, qui sont les votants et les dispositions prises pour permettre à des potentiels candidats de pouvoir prendre part au vote », a fustigé M. Zorom.
Pour terminer, Maliki Zorom a demandé, au nom de ses camarades, à leur ministre de tutelle, Roland Somda, de prendre à bras le corps ce problème pour empêcher sa dégénérescence. « Nous voudrions que cette organisation relève du ministère lui-même. C’est ainsi que les élections seront claires, lucides et transparentes à travers une bonne cohésion et un esprit de bien vivre pourrait de nouveau se créer au sein des acteurs de l’économie informelle », a-t-il suggéré.
En rappel, le CNEI-BF a été créée en 2019 et les premières élections pour la mise en place du BNE se sont déroulées le 18 décembre 2019, à l’issue desquelles Salif Nikiema a été élu président national.
Jean-François SOMÉ
Minute.bf