samedi 14 décembre 2024
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Destruction d’installations d’eau au Burkina : Près de 300 000 personnes impactées cette année (ONG)

Au Burkina Faso, 32 installations d’eau ont été détruites jusqu’à présent cette année, touchant près de 300 000 personnes, selon un groupe de 13 organisations nationales et internationales fournissant une aide humanitaire et au développement dans le pays. Cela est la conséquence des attaques ciblées sur les points d’eau et les camions-citernes, « la contamination délibérée des ressources en eau au sabotage des générateurs du réseau public d’eau. », selon ces organisations, citées par Norwegian Refugee Council (NCR).

« Ces attaques répétées contre les services d’eau et leur grave impact sur des centaines de milliers de civils vulnérables sont sans précédent au Burkina Faso et n’ont pas été vus ailleurs dans la région du Sahel central », a déclaré Hassane Hamadou, directeur national du Conseil norvégien pour les réfugiés au Burkina. Faso. Pour lui, la perturbation de l’accès des civils à l’eau n’est plus un simple sous-produit du conflit, elle est devenue une arme de guerre et marque un nouveau tournant ignoble dans la violence. « Pour le bien, la dignité et la survie d’une population déjà épuisée, cette guerre contre l’eau doit cesser. » 

NCR rappelle que la plupart des destructions ont eu lieu à Djibo dans la région du Sahel, une ville qui accueille des milliers de personnes déplacées internes. A Djibo, les civils y ont accès à moins de trois litres d’eau par jour pour couvrir tous leurs besoins, de la boisson à l’hygiène et à la cuisine, contre environ le double avant les attaques.

Alors que les Européens utilisent en moyenne 150 litres d’eau par jour, l’Organisation mondiale de la santé considère que les personnes en situation d’urgence ont besoin d’au moins 15 à 20 litres. Sept litres est «l’allocation de survie minimale», viable seulement pendant quelques jours. Les habitants de Djibo sont désormais obligés de subvenir à leurs besoins avec moins de la moitié de ce montant.

La distance pour aller chercher de l’eau et le temps passé à faire la queue ne sont pas seulement excessivement longs, ils peuvent également exposer les civils à davantage de violence, fait noter NCR. Ainsi, au-delà des attaques contre les installations d’approvisionnement en eau, les civils qui se rendent ou attendent aux points d’eau sont intimidés et menacés par des individus armés. Le 11 mars, des groupes armés terroristes ont tiré des coups de semonce pour disperser une foule faisant la queue près d’un forage à Djibo, tuant une femme après avoir été touchée par une balle perdue.

«Djibo a été un foyer de la crise humanitaire pendant plus de trois ans et se retrouve désormais en première ligne d’un nouveau type de guerre», déclare Rebecca Bouchet-Petersen, directrice pays de Solidarités International au Burkina Faso. « Le conflit met désormais en péril ce dont personne ne peut se passer : l’eau potable. Les civils de Djibo étaient déjà confrontés à des pénuries alarmantes de nourriture et de médicaments, maintenant ils ont aussi soif. Compte tenu de tous les risques pour la santé associés à la consommation d’eau insalubre, aux températures moyennes de 40 ° C et à l’accès routier difficile, Djibo est au bord d’une catastrophe humanitaire. », a-t-elle ajouté.

Les attaques contre l’eau se sont récemment propagées à d’autres régions également. Le 15 avril, des hommes armés ont mis le feu à un camion-citerne dans la région du Centre-Nord. Les assaillants ont clairement fait savoir qu’ils ne voulaient plus voir de camions-citernes sur cette route. Toutes les activités de transport d’eau par camion, actuellement le seul moyen de fournir une aide d’urgence en eau aux résidents, ont été interrompues en conséquence.

Pour information, selon Cluster WASH, 290 000 personnes sont impactées par des attaques directes sur les installations d’eau, et plus de 520 000 sont impactées en incluant l’interruption indirecte des services d’eau due à la destruction des infrastructures électriques. La même source note que 235 000 des 290 000 personnes directement impactées vivent dans la ville de Djibo, tandis que 55 000 personnes résident dans d’autres localités.

Selon le CONASUR, la ville de Djibo accueille 283 428 déplacés internes, dont 178 238 enfants, soit le plus grand nombre de déplacés internes dans une seule localité au Burkina Faso. Kaya accueille le deuxième plus grand (123 610 PDI). En général, le Burkina Faso compte 1 850 293 déplacés internes au 31 mars 2022, soit près de 10% de la population du pays.

Liste complète des signataires :

Association pour la Gestion de l’Environnement et le Développement (AGED)

Association pour la Paix et la Solidarité (APS)

Action pour la Promotion des Initiatives Locales (APIL)

Experts-Solidaires

Groupe de Réflexion et d’Action pour le Développement en Afrique (GRAD-A) 

Groupe d’Echanges de Recherche et de Technologie (GRET)

Handicap International — Humanité & Inclusion

La Salle – Association Frères des Ecoles Chrétiennes (AFEC) 

Aide de l’Église norvégienne (NCA)

Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC)

Auto-assistance Afrique

Sauvons l’Environnement, l’Eau Potable et l’Assainissement pour Tous (SEEPAT)

Solidarités International

Pour plus de détails, lire ici

Minute.bf

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