Ils sont des centaines à bord des charrettes à quitter Barsalgho pour Kaya ce vendredi 15 juillet 2022. Des femmes dans leur grande majorité, ces personnes ayant fait déjà deux jours de marche ont pris refuge sous les arbres en attendant de se faire enrôler pour bénéficier de quoi mettre sous la dent et où se loger.
Une équipe de Minute.bf est passée dans une école non loin du marché à bétail. Les témoignages des scènes cruelles des terroristes et le calvaire de la traversée de ces « 45 kilomètres de terreur » pour rejoindre kaya font froid au dos. R.S. est une vieille femme d’environ 70 ans, parmi les nouvelles personnes déplacées internes (PDI). Pour elle, le déplacement sur Kaya fait sa troisième destination depuis que les attaques terroristes se multiplient dans la region du centre-nord.

Le tout premier étant sur Dablo, une commune qui a été vidée de ses âmes par les terroristes il y a environ une année. Le deuxième déplacement a été sur Barsalgho et aujourd’hui la voici à Kaya. « Nos maisons ont été brûlées, devant nous. Plus d’abris, encore moins de la nourriture. Nous sommes obligés donc de quitter pour sauver nos vies. Ici, nous ne connaissons personne, nous avons suivi les gens pour venir.», s’est-t-elle confiée avant d’indiquer que d’autres personnes sont en route mais la fatigue des ânes les empêche de poursuivre le trajet.
Pendant que la vieille femme nous parlait, une dizaine de charrettes chargées d’enfants et de quelques affaires venaient d’arriver. Le stade régional étant bondé de monde, il fallait chercher les abris ailleurs et se faire enrôler par les services humanitaires.

En rappel, ces déplacements font suite à la double attaque du détachement de Barsalgho ayant causé la mort de quelques civils et l’incendie du marché et des habitations les 09 et 10 juillet 2022.
La ville de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord est en train d’être une destination hostile car la panique plane de jour en jour sur cette ville qui enregistre des dizaines de milliers de personnes déplacées internes.
Sampawendé Sawadogo (Correspondant)
Minute.bf